Photographier des lieux du pouvoir, l’un au 121 boulevard Haussmann l’autre au 126 rue de l’Université à Paris. Photographier ces espaces vides, mettre à jour les différentes strates qui les peuplent et qui nous sont révélées comme une mémoire en chantier. Pas de mise en scène, seulement la saisie de ces espaces momentanément délaissés, privés de leur fonction et de leur usage, de ce qui en fait des lieux de pouvoir. Il ne reste à notre regard que le silence et l’absence, la puissance semble mise à défaut, ce sont les coulisses que les photographies d’Eric Aupol révèlent, le théâtre du pouvoir lorsqu’il est en sommeil.
Eric Aupol a toujours utilisé l’outil photographique pour nous montrer ce que l’on ne peut pas observer à l’œil nu. La rigueur géométrique du cadrage agence le réel et les espaces comme des tableaux qui révèlent les mémoires successives de ces lieux chargés de l’Histoire et de représentations du pouvoir. Le velouté du grain photographique, le jeu subtil des reflets et de la lumière donnent une incroyable esthétique à l’ensemble de cette nouvelle série.