La Galerie Christophe Gaillard est heureuse de présenter pour la première fois en ses murs le travail de Tirdad Hashemi et de Soufia Erfanian, artistes iranien·nes actuellement en résidence à la Pinault Collection Lens. Ces deux expositions résultent de leurs premiers mois de recherche et de création au sein de celle-ci, et offrent un regard intime et poignant sur des expériences de transformation, d’isolement et de mémoire.
Dans l’espace du front, Soufia Erfanian présente Lies That Bled, une série de toiles
qui revisitent les souvenirs fragmentés d’une enfance marquée par la perte et l’arrachement. Entre la disparition soudaine d’un père et l’éloignement forcé d’une mère sous l’effet de lois patriarcales, son travail s’attarde sur la manière dont le passé se reconstruit à travers la mémoire, oscillant entre vérité, imagination et oubli. Plutôt que de figer une réponse, ses peintures ouvrent un espace où le traumatisme devient un processus en perpétuelle évolution, un chemin intime vers la réconciliation et la guérison.
Tirdad Hashemi investit l’espace du main de la galerie avec Butchered Bodies, une série de peintures où les corps trans apparaissent dans un état de suspension, entre devenir et dissolution. Marqués par la solitude, le désir et la résistance, ces corps ne sont ni figés ni victimes, mais des entités en mutation, revendiquant leur présence à travers une existence qui oscille entre visibilité et effacement. Hashemi explore l’isolement non comme une absence, mais comme un lieu de construction identitaire, où l’être se brise et se reconstruit regènere sans cesse, où la chair s’exprime sans permission et requiert d’exister.
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