Au départ de cette exposition, il y a une prise de conscience de la part de l'artiste, qui vient tout justement dialoguer avec les thématiques abordées par l'exposition du Musée de l'Homme Aux frontières de l’humain. Chacune des six parties de celle-ci (« Je suis un animal d’exception », « Je suis un champion », « Je suis un cyborg », « Je suis un mutant », « Je suis immortel », et « On va tous y passer ! ») résonne pleinement avec l’univers dystopique propre à Enki Bilal. Ce dernier ne cesse en effet d’explorer les frontières, matérielles ou métaphoriques, temporelles ou spatiales ; celles qu’il faut franchir pour découvrir un ailleurs, celles qui intriguent, celles qui effraient, celles qui attirent.
Né à Belgrade en 1951, Enki Bilal lui-même s’est construit en se jouant des frontières. Artiste protéiforme à la fois dessinateur, auteur, réalisateur, peintre, écrivain, décorateur, il brouille les pistes pour mieux créer, en marge de toute classification. Son univers minéral, éclairé de lumières zénithales souvent crues, donne une place prépondérante à l’humain. Un humain certes défié, abîmé dans sa chair, augmenté dans son corps, en quête d’un ailleurs meilleur, mais avant tout un humain. Un être qui doute, qui souffre, qui aime.
CHAQUE PERSONNE GERE SON BILLET