ELMGREEN & DRAGSET
DAVID AND OTHER SCULPTURES
Sans transition, le nez collé à l’écran de votre smartphone, vous venez de pénétrer dans l’espace de la galerie. Certainement ne vous êtes-vous rendus compte de rien : votre esprit était ailleurs, dans les limbes d’une alter-réalité à la fois physique et virtuelle. Normal : notre accès au réel est filtré par les outils technologiques et l’expérience de l’art elle-même a évolué. L’interactivité a succédé à la contemplation, le partage en réseau remplacé l’absorption. Alors, chacun se met en scène en train de faire l’expérience de l’art, que ce soit avec un #artselfie ou via un challenge pour #arttok. Plus profondément, notre accès au réel lui-même s’est transformé. L’expérience est rarement directe ; elle transite par le partage d’images, sons et textes, localisés au creux de la paume, tenus au bout du doigt. C’est la génération Petite Poucette, c’est vous et c’est moi. Alors, toute une chorégraphie collective s’enclenche.
LAURENT GRASSO
ORCHID ISLAND
Dans notre monde très centré sur l’image, nous ne
connaissons sans doute rien de plus familier qu’un
paysage. De multiples représentations de la nature,
pittoresques ou sublimes, peuplent les musées,
les cartes postales, nos fils d’actualité Instagram
et nos écrans d’ordinateur. Elles inspirent
l’admiration ou la nostalgie, nous offrent des
moments de contemplation ou d’évasion,
mais à présent qu’aucun recoin de notre planète
n’échappe à l’empreinte humaine, ces
représentations d’une nature idéalisée et
sauvage peuvent paraître trompeuses. Un
paysage, comme le remarquait Berger, peut
parfois nous masquer la réalité.
Dans cette nouvelle exposition, Laurent Grasso
repense la tradition de la peinture de paysage en
rendant étranger ce qui nous est familier,
permettant ainsi de le percevoir d’une manière
complètement nouvelle. Son projet est né d’une
série de questions sur ce que signifie la
représentation d’une version idéalisée de la
nature, alors même que les espaces sauvages
sont en train de disparaître de la Terre. Les
paysages peints sont-ils des souvenirs d’un
paradis perdu ou des emblèmes ethnocentriques
de l’impérialisme occidental? Sont-ils
représentatifs
de nos relations politiques et sociales,
ou bien sont-ils des points d’entrée vers un
monde métaphysique?
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