Chacune. /. Chacun avec son billet ou sa résa
Dans ses deux premiers solos, Cellule et Beloved Shadows, Nach déployait de puissantes et charnelles danses de solitudes. Aujourd’hui, la performeuse s’apprête à faire multitude. Dans Elles disent, sa première pièce de groupe, quatre autres interprètes la rejoignent en scène.
Auprès de Nach, plusieurs femmes artistes. Formée au classique, Mia se consacre au hip-hop. Mulunesh œuvre entre improvisation et krump. Sophie Palmer est danseuse de flamenco et agricultrice. Quant à Flora Detraz, chorégraphe, elle mène un travail atypique sur la voix.
Selon Nach, au cœur de ce quintette féminin composé de récits de corps singuliers entrelacés dans une même trame gisent des secrets, des révoltes, des extases. Dans ce paysage aux embruns d’errance se profilent autant de voyages intérieurs, de mystérieux rituels, autant de jeux de regard, de masques et de signes qui interrogent comment faire aujourd’hui.
Peu à peu, depuis les corps, la voix, le vocabulaire du krump, ce qui était singulier glisse vers une forme de féminin pluriel. Ainsi d’autres textes, langages, postures apparaissent, sorte de négatifs qui décalent les repères et révèlent ce qui reste caché. Temps suspendu, espace aux images mouvantes. A la lisière, comme rêvant d’un monde sans frontière, Elles disent emporte les corps dans cet horizon ouvert aux métamorphoses, parfois strié de doutes, de peur ou de violence mais aussi de lueurs épiques comme issues des forces du dedans. Histoires de corps retrouvés et de femmes prônant l’égalité dans la différence et l’érotisme comme éthique.