Extension du pass sanitaire
À partir du 21 juillet 2021, le pass sanitaire deviendra obligatoire dans tous les lieux de culture et de loisirs (théâtres, cinémas, musées, parcs d'attractions, festivals, salles de concerts...) accueillant plus de 50 personnes. Pour accéder à ces lieux, les personnes de plus de 12 ans devront donc présenter une preuve de non contamination au Covid : attestation de vaccination complète, test négatif RT-PCR ou antigénique de moins de 48 heures, résultat d'un test RT-PCR positif, d'au moins 11 jours et de moins de 6 mois, attestant du rétablissement du Covid. Il pourra être présenté au format papier ou numérique à partir de l'application Tousanticovid.
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Exposition Vollard, Petiet et l'estampe de maîtres au Petit Palais
Ambroise Vollard avait le front haut, dégarni, sévère et brodé de petites rides. Dans ses yeux, la lassitude d’un dormeur trop vite réveillé éclairait d’un fond de regard perçant la lucidité de celui qui voit vite, et qui voit bien. La barbe fine et la moustache tombante qui bordaient son visage lui donnaient l’air impérial et décidé. Renoir le peignit coiffé d’un foulard rouge et Brassaï le photographia chez lui, lisant – allusion malicieuse au caractère de son sujet – L’Intransigeant. Cézanne le figura assis en costume brun dans un portrait inachevé, trop éprouvé par celui à qui il lança : « Malheureux ! Vous avez dérangé la pose ! On doit poser comme une pomme. Est-ce que ça remue, une pomme ? ». « Après cent quinze séances de pose, Cézanne me dit avec satisfaction : Je ne suis pas mécontent du devant de la chemise » raconta le marchand d’art. Il travailla avec les plus grands : Picasso, Bonnard, Chagall, Maillol, Puy, Rodin, Matisse et tant d’autres furent parfois ses amis et toujours ses protégés. Passionné par l’estampe, il élabora dès 1895 le projet d’en publier un recueil, qu’il nomma l’année suivante l’Album des peintres-graveurs, réunissant lithographie, eau-forte, bois et même gaufrage en blanc de Toulouse-Lautrec, Bonnard, Redon, Sisley, Vuillard ou Munch. L’incompréhension du public ne l’empêcha pas d’entreprendre un nouveau livre, d’illustrations cette fois : Verlaine par Bonnard, Mirabeau par Rodin, Baudelaire par Rouault, Maupassant par Degas ou Flaubert par Redon, malgré le dogmatisme redoutable de la critique pour qui « les peintres ne sont pas des illustrateurs ». Pourtant, la réputation de Vollard était faite : il fut celui qui redonna à l’estampe ses lettres de noblesse. Sa mort brutale en 1939 laissa un patrimoine monumental et un fonds colossal d’estampes, qu’Henri Marie Petiet racheta avant de d’imposer comme l’héritier de celui qui fut le passeur de la modernité.