L'ensemble mérite vraiment le détour. Les conversations entre Himmler et son médecin sont souvent savoureuses (…)
Voilà le récit d'un juste parmi les démons, pardon, les déments ; voilà une pièce pas ennuyeuse et assez bien charpentée.
Je pourrai seulement vous recommander Deux mains, la liberté pour assurer une belle soirée théâtrale mais je ne le ferai pas. Non, je vous demande… Mieux, je vous prescris de vous rendre illico presto au Studio Hébertot pour voir et entendre cette œuvre magistrale, pour respirer et réfléchir autour de cette œuvre utile pour notre Humanité dans ce qu’elle a de plus beau et de plus abjecte, pour rencontrer la grandeur d’un homme qui s’est dressé face à l’oppresseur pour sauver 100 000 vies (60 000 juifs et des milliers de Témoins de Jéhovah, de Tziganes, d’homosexuels et de résistants). 100 000 vies d’hommes, de femmes et d’enfants sauvées qui comptaient en eux bien plus de ressemblances que de différences.
Trois rôles, trois acteurs. Antoine Nouel, complètement habité par Felix Kersten, par son histoire. Philippe Bozo, admirable et mimétique, il faut oser entrer sur scène en grand uniforme noir de Reichsführer des SS. Franck Lorrain, dont la présence et l’importance s’amplifient au fil de la pièce, dont le dernier monologue sera longuement applaudi par une salle convaincue.
Au total, on assiste à une très belle représentation de bonne facture, dont le décor, le travail sur la lumière et la direction d’acteurs sont impeccables. L’intrigue surprenante et la dramaturgie fonctionne à plein. Le spectateur peut être satisfait.
“Deux mains, la liberté” nous transpose dans une zone grise, où le bien et le mal cohabitent. Au chevet d’un monstre qui s’humanise, et d’un thérapeute qui se découvre Juste. Tous deux cherchent à retrouver une liberté. Un jeu de faux-semblants qui ne vous laissera pas indemne.
Une pièce poignante d’humanité où la salle est saisie par l’émotion.
Une très belle écriture, une interprétation stupéfiante, une affiche à surtout ne pas manquer !!!