Lili Reynaud-Dewar danse, enseigne, écrit, parle, enquête, travaille avec ses ami·es, sa famille, ses étudiant·es. Au Palais de Tokyo, elle s’interroge sur la fonction-artiste, cette activité aux contours flous, à la fois privilégiée et précaire, entre exposition de la vie privée et subjectivation de la vie publique.
LA MORSURE DES TERMITES
Agissant par parasitage, par télescopage, par fantasme, par friction, par contre-sens
ou par amitié, La morsure des termites tente une relecture spéculative de l’histoire de
l’art envisagée sous le prisme du graffiti. Le graffiti non pas comme sujet ou esthétique,
mais comme expérience, comme attitude, comme imaginaire, comme pensée souterraine.
Une expérience de l’illégalité et des vitres brisées, de l’errance des corps en mouvement,
une attirance pour les perspectives sans lumière, un romantisme du vandalisme qui prend
autant soin des choses qu’il ne les abîme, une fascination pour les langages visibles ou invisibles
qui se confrontent avec la matière précaire du réel, et qui se façonnent avec elle tout en la transformant.