lors de ton inscription préciser en commentaire si tu prends mon invitation ou si tu as ta réservation
une invitation pour la 1ère personne (sans aucun carton et non accro aux seules gratuités) inscrite après moi pour venir voir ces expos
LA COUR IMPÉRIALE DE HUẾ
Huế, capitale impériale de la dynastie des Nguyễn (1802-1945), était le centre du pouvoir du Đại Nam, territoire correspondant à l’actuel Vietnam. Lors de la conquête de la péninsule indochinoise par les Français, le traité de Huế place en 1883 l’empire du Đại Nam, renommé alors Annam, sous l’administration indirecte de la France. La monarchie est en apparence maintenue. L’empereur et son entourage fascinent les Français. Peintures, photographies, cartes postales et illustrations publicitaires : la cour et les rituels impériaux de Huế sont représentés sous diverses formes. Ces images circulent largement, tant dans la métropole que dans la colonie. C’est un paradoxe : tandis que l’apparat monarchique est mis en valeur, la monarchie elle-même est progressivement dépossédée de toute autorité. Les concours mandarinaux, piliers de l’administration impériale, sont supprimés en 1919. Le pouvoir politique est transféré au Résident supérieur d’Annam en 1925.
Cette présentation rassemble des œuvres de la collection du musée, exécutées par des artistes français et vietnamiens à la fin du XIXe siècle et dans le premier tiers du XXe siècle. Plutôt que de les opposer, elle interroge le contexte colonial de leur production. Chez les artistes ou commanditaires français, il est difficile de démêler fascination pour l’apparat monarchique, appréciation culturelle, goût du pittoresque, souci documentaire et visée propagandiste. Les artistes vietnamiens qui œuvrent dans le cadre de commandes répondent aux attentes du colonisateur, sans toutefois s’y soumettre totalement. En investissant ces commandes, ils élaborent des formes hybrides qui traduisent une vision propre. Ils réinterprètent leur culture à travers de nouveaux codes et usages, souvent en dialogue subtil avec les attentes coloniales, voire en les subvertissant. L’ensemble des œuvres présentées ici témoigne ainsi d’interactions complexes. Elles constituent une nouvelle culture visuelle, à la fois reflet d’un contexte de domination et espace de négociation.
OBJETS EN QUESTION
Archéologie, ethnologie, avant-garde
L'exposition rend compte des croisements entre surréalisme, ethnologie et archéologie pendant la période de l'entre-deux-guerres en France, autour de la question : que faire des objets ?
Le dialogue fertile qui se met alors en place marque un tournant décisif dans le décloisonnement des disciplines. Il est porté par les revues liées aux avant-gardes, et plus particulièrement Cahiers d'art (1926-1965), Minotaure(1933-1939), et Documents (1929-1930).
Au fil de leurs numéros, ces périodiques défient les cadres académiques. La mise en dialogue de reproductions photographiques d'œuvres antiques, modernes et extra-européennes permet de se soustraire à l'autorité de l'histoire de l'art classique, de provoquer les valeurs établies et de faire naître des nouveaux sens.
Parmi les collaborateurs et intervenants de ces revues, on peut citer Pablo Picasso, Georges Henri et Thérèse Rivière, André Breton, Michel Leiris, Charles Ratton, Joan Miró, Brassaï ou encore Georges Bataille. Ils ont tous en commun un intérêt pour l'art d'un passé lointain, l'art non-occidental, mais aussi pour l'art populaire et l'art banal. Leur approche expérimentale donne naissance à une nouvelle perception des objets, des lieux, des époques. Ils remettent ainsi en question le concept même de musée en posant ces simples mais redoutables questions: Qu'est-ce que l'objet, qu'est-ce que l'art ? Qu'est-ce qui fait d'un objet une œuvre d'art ?