The Future is Present - The Present is the Past
Pour sa quatrième exposition à la Galerie Suzanne Tarasieve, Anne Wenzel poursuit son exploration du délitement des symboles du pouvoir. Son œuvre vise à recréer des monuments à travers un vocabulaire qui apparait d’abord comme classique : bustes, bas-reliefs, natures mortes, bouquets de fleurs. Mais les monuments d’Anne Wenzel n’élèvent pas leur sujet, ne le sacralisent pas : sa verticalité à elle est descendante, elle vise le sol.
Corruptible Bodies
Carole Mousset libère sur ses toiles des formes organiques et fantastiques, entre humain, animal et végétal.
Elle recadre des sujets dont on devine la nature viscérale sans savoir précisément ce dont il est question. Les titres, poétiques ou volontairement trash, nous éloignent et nous rapprochent tour à tour du sujet. « Aujourd’hui plus qu’hier et bien moins que demain », représente de manière très directe l’organe de l’amour, tandis que « It Crawls, It Creeps » évoque les titres racoleurs des films et des romans de body horror des années 80 et 90 (notamment ceux de Clive Barker ou David Cronenberg). « Qui se baigne ne se reflète pas » fait référence à « L’Eau et les Rêves » Gaston Bachelard : « La baigneuse en agitant les eaux, brise sa propre image. Qui se baigne ne se reflète pas. »
Un indice qui laisse à penser que la question du regard est centrale dans le travail de Carole Mousset : Les visions qu’elle convoque sont à priori des images de l’inaccessible, de ce qui par définition ne peut pas être vu, caché par des couches de peaux et de tissus. Dans le même temps, Les teintes douces et pastel s’arrangent autour d’yeux sans paupières qui, à leur tour, regardent. Cette chair regardante change de substance d’un tableau à l’autre : tout à tour, visqueuse, fluide, flux, nuée.
Le spectacle foisonnant qu’elle convoque suscite un mélange d’attraction et de répulsion, c’est-à-dire de pure fascination.