Apparemment très loin du style de Jean-Xavier de Lestrade, Raymond Depardon nous livre, à sa manière dépouillée de tout ornement, deux documents sur la justice française.
Chronologiquement, Délits flagrants, tourné fin 1993, est le premier des deux films étudiés ici. Suite logique de Faits divers (1983), ou plutôt son complément ainsi que préfère le dire l’auteur, Délits flagrants montre une procédure particulière : celle suivie lorsqu’un délit vient de se commettre, dont l’auteur est identifié, et qui peut ainsi être « présenté » très rapidement devant la juridiction de jugement.
C’est en filmant Faits divers en 1983 que Raymond Depardon avait découvert cette pièce de 10 m2 dans laquelle avait lieu l’entretien entre le substitut du procureur de la République et les personnes présentées par les policiers. Il ne put toutefois, à ce moment-là, obtenir les autorisations et tourna alors un document sur l’accueil en hôpital psychiatrique, Urgences, en 1987.
Le « cinéaste des institutions » (selon l’expression de Serge Daney) a dû ensuite arpenter les couloirs de la Chancellerie pour obtenir l’autorisation de filmer : « C’est à titre exceptionnel que ce film a été autorisé », peut-on lire au générique. En effet, la loi du 11 juillet 1985 ne permet d’enregistrer un procès que s’il présente un caractère historique, après consultation d’une commission spéciale. Ces procès ne peuvent être diffusés que vingt ans plus tard, sauf exception.
Le réalisateur mettra sept années avant de réunir les autorisations nécessaires, aidé par Bruno Cotte, à l’époque procureur de la République de Paris…














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