ACTUALITÉ DE SAINT-SIMON :
POURQUOI LIRE SAINT-SIMON, AUTEUR DES MÉMOIRES ?
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Certaines oeuvres ne peuvent pas être proposées au café littéraire en raison de leur longueur ou de leur trop grande étrangeté pour le lecteur d'aujourd'hui. C'est le cas des Mémoires du duc de Saint-Simon, chef d'oeuvre de la littérature française écrit dans les années 1739-1749 (première édition intégrale en 1829-1830), qui influença Chateaubriand, Balzac, Proust...
Ils seront présentés par Marc Hersant, professeur à l'Université Sorbonne Nouvelle, spécialiste de la littérature du XVIIIè siècle.
En présence de la Société Saint-Simon qui présentera ses activités.
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Saint-Simon au palais du Louvre
Pourquoi lire le duc de Saint-Simon aujourd’hui ? Auteur d’Ancien Régime qui nous parle d’un monde ancien, celui qui précéda la Révolution et qui, à l’aune des Lumières célébrées par l’histoire patrimoniale, peut revêtir un caractère poussiéreux, étroit, voire étriqué - celui de la cour de Louis XIV et de la Régence -, observé par un courtisan lui-même en décalage avec son temps, attaché à ses privilèges de race, crispé sur l’étiquette de cour, gardien de toutes les prébendes, charges et bénéfices.
En quoi les « griffonnages » d’un écrivain qui cultive l’anecdote, avide des potins de la cour peut-il encore aujourd’hui soulever l’intérêt, comment les cabales, les intrigues ou les affaires de cour, celle du bonnet, du tabouret, celle du mariage de la duchesse du Berry, ce que Voltaire nommait au fond « les vétilles » de l’histoire peuvent-elles encore faire naître l’enthousiasme? Et que dire des longs récits de guerre, des chroniques obituaires récurrentes, comme des longues généalogies ?
Car il faut parler de la longueur des Mémoires… cette oeuvre océanique et particulièrement hétérogène - sept tomes dans la collection de la Pléiade - ne semble pas non plus compatible avec nos pratiques de lecture moderne, avec notre temps en général, un temps où la vitesse et la consommation ont remplacé la réflexion.
Pourquoi donc lire Saint-Simon?
Peut-être précisément à cause de tout ce qui fait de ces mémoires un texte ardu, touffu, parfois presque « maniaque », et parfaitement étranger à notre temps. Lire les Mémoires de Saint-Simon, c’est plonger à corps perdu dans un autre monde, là où notre époque nous invite à toujours plus d’amnésie. Mais il faut aussi lire les Mémoires parce qu’un « classique » est toujours un texte qui nous lit, plus que nous le lisons, ayant ce pouvoir d’éclairer notre époque par les universaux qu’il charrie, de transcender son temps au moment même où il restitue le sien et ce, s’agissant en particulier de l’oeuvre de Saint-Simon, dans une langue à nulle autre pareille, un style dont les saillies enchantèrent les plus grands auteurs français.
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