Pour sa quatrième exposition monographique à la galerie anne barrault, David B. poursuit une quête au long cours initiée avec L’Ascension du Haut Mal. Dans ce récit autobiographique publié en six tomes de 1996 à 2003, David B. retraçait le développement de l’épilepsie de son frère Jean-Christophe et son incidence sur les membres de la famille. Il y analysait, aussi, le déploiement progressif de sa propre création. Aux histoires de vie se mêlaient des figures imaginaires et des récits de rêve ; le monde de David B., traversé par des héros bataillant sans trêve et des créatures protectrices et bienveillantes, était tiraillé entre les forces de la conscience et celles de l’inconscient, le rationnel et l’irrationnel, l’équilibre et le chaos. Une douzaine d’années plus tard, invité par Anne Barrault à développer sur les murs de sa galerie une forme différente de narration, David B. reprend le fil de sa recherche sur son frère, dont l’état de santé se dégrade. Il souhaite « dessiner quelque chose qui évoquerait toutes les crises de [son] frère une à une, de les dessiner chacune l’une après l’autre »1. Déployée en 72 dessins, l’exposition « Mon Frère et le Roi du Monde » confronte et articule 36 portraits de son frère à 36 portraits du « Roi du Monde » (créé par René Guénon dans un livre éponyme). Deux murs de 36 dessins permettent de construire les liens de multiples manières. Y sont brouillées les frontières entre le bon et le mal, le juste et ce qui ne l’est pas, l’aujourd’hui et les hier, l’intérieur et l’extérieur.