Alexandre Fandard
Quelques- uns le demeurent
Sur un plateau noir, un bras tordu et des mains crispées apparaissent dans un rai de lumière, glissent lentement sur une surface puis disparaissent. Les ténèbres crachent en pleine lumière des morceaux de corps indéterminés, emportés par des mouvements nerveux et saccadés, avant de les ravaler. Quelque chose hante l’obscurité.
Avec Quelques-uns le demeurent, le plasticien et chorégraphe Alexandre Fandard plonge dans les tréfonds de son âme et y rencontre l’étranger qui est en lui. Il l’extirpe dans un solo frénétique où le corps est à la fois matière et médium où se dissolvent les contours et les couleurs, sujet et surface de projection, pour regarder en face ce qui échappe aux lumières de la raison. À mi-chemin entre les visages burinés de Francis Bacon et les clair-obscur du Caravage, Alexandre Fandard compose un autoportrait dont les reliefs sont ceux de cette part de folie que la norme voudrait annihiler et que l’artiste souhaite radicaliser.