Mardi 10 MAI 2022 à 20 h 30
ASSOCIATION « OUVRIR LE DÉBAT »
CONFÉRENCE-DÉBAT
Gwénaële CALVÈS
Professeure de droit public à l’université de Cergy-Pontoise, auteure de « Envoyer les racistes en prison ? Le procès des insulteurs de Christiane Taubira » (2015), « La diffamation saisie par les juges en Europe » ( 2019)
En I951, Léon Poliakov écrivait « Le bréviaire de la haine. Le 3° Reich et les juifs » . Nul doute que la haine, un sentiment vieux comme le monde, trouve encore à se déployer dans un antisémitisme mortifère et un racisme destructeur. En I995, le réalisateur Matthieu Kassowitz livrait un film emblématique, « La haine » et l’expression « j’ai la haine » fait partie du dictionnaire de base de certains jeunes…mais pas d’eux seuls.
Car le phénomène, largement facilité par les nouveaux medias, connaît aujourd’hui une escalade. On assiste à une banalisation de la haine qui, en parole au moins, saisit bien du monde, atteint les milieux les plus divers, y compris des responsables politiques, en France , dans bien d’autres pays et dans les relations internationales. Libérée de la supposée « bien-pensance » et du « politiquement correct » , la haine s’exprime sans complexe, sans retenue, au nom parfois de la liberté d’expression . On se « lâche »…
Qu’est-ce qu’un « discours de haine » ? quelles en sont aujourd’hui les cibles privilégiées ? les formes, les visages divers ? Quels sont les effets de ces paroles de haine ? le climat qui s’installe facilite-t-il le passage à l’acte ? De quels moyens disposent les démocraties pour lutter sans se renier? Quelles régulations existent déjà? Faut-il légiférer plus encore?...