Je vous propose d"écouter un concert "
Voici la retransmission de votre déjeuner-concert, autour de Debussy et Ravel, le vendredi 19 mars à 12h30 ! Enregistré au Théâtre du Châtelet, il est diffusé ci-dessous ainsi que sur la page Facebook de l’Orchestre de chambre de Paris, puis disponible en replay durant 3 mois.
DEBUSSY Prélude à l’après-midi d’un faune (Arr; David Walter)
RAVEL Le Tombeau de Couperin
Alphonse Cemin, direction
Orchestre de chambre de Paris
Présentation : Coline Infante
Allez sur le lien suivant :
http://www.orchestredechambredeparis.com/retransmission-dejeuner-concert-ravel-debussy-chatelet/?utm_source=INFORMATION&utm_medium=EMAIL&utm_campaign=21.03.19%2B-%2BLe%2Bd%25C3%25A9jeuner%2Bconcert%2Bva%2
Il y a des déjeuners sur le pouce qui ont plus de charme que les dîners gastronomiques… Et des concerts du midi qui ont une saveur toute différente des grandes soirées symphoniques. Fruits d’une collaboration avec le Théâtre du Châtelet, les déjeuners-concerts proposent d’autres clefs d’écoute, d’autres façons d’appréhender la musique et d’y prendre plaisir, en toute décontraction. Au menu de ces rendez-vous atypiques : deux œuvres, une présentation et une discussion menées par un médiateur et, à la clef, la possibilité de se familiariser avec la création musicale. Le principe est simple : une œuvre contemporaine – souvent une création – est jouée. Suit un échange avec le compositeur ou l’un des interprètes. Puis, l’œuvre est jouée à nouveau et se révèle différemment. « Souvent on n’entend rien, si c’est une musique un peu compliquée qu’on écoute pour la première fois. Probablement ce qui fait défaut, ce n’est pas la compréhension, mais la mémoire », écrivait Proust. Rappel aux mémoires donc, avec une deuxième partie qui propose une œuvre connue du répertoire, en miroir avec la précédente. De quoi alimenter les plus vives curiosités, et inscrire un moment de musique au cœur de sa journée. Lola Gruber
Ravel, Le Tombeau de Couperin Debussy, Prélude à l’après-midi d’un Faune (Arr; David Walter) Un Tombeau est une composition poétique ou une œuvre musicale en l’honneur de quelqu’un. Mallarmé notamment en a écrit plusieurs, relançant le genre au XIXe siècle : pour Edgar Poe, pour Baudelaire, pour Anatole [son fils]. Davantage que Couperin, Ravel célèbre ici la musique française du XVIIIe siècle. Les pièces qui composent le Tombeau furent originellement écrites pour piano et créées par Marguerite Long en 1919 Salle Gaveau. Le succès est tel, qu’elle doit bisser intégralement cette suite. Ravel l’orchestre l’année suivante et dédie chacune des pièces à un ami perdu lors de la première guerre mondiale. « L’orchestration est charmante, faite de peu de chose et de peu de bruit, mais ce peu est extrêmement ingénieux, fin et sûr. Chaque timbre, chaque nuance des instruments produit exactement son effet : on ne peut écrire avec une adresse plus infaillible. » soutiendra le critique Pierre Lalo dans Le Temps le 15 novembre 1920. Debussy présente ainsi son œuvre lors de sa création en 1894 : « La musique de ce Prélude est une illustration très libre du beau poème de Mallarmé. Elle ne prétend nullement à une synthèse de celui-ci. Ce sont plutôt les décors successifs à travers lesquels se meuvent les désirs et les rêves du faune dans la chaleur de cet après-midi. Puis, las de poursuivre la fuite peureuse des nymphes et des naïades, il se laisse aller au sommeil enivrant, empli de songes enfin réalisés, de possession totale dans l’universelle nature. » En 1912 au Théâtre du Châtelet, le ballet inspiré par cette pièce fit scandale pour son impudeur et sa modernité. C’était la première chorégraphie du danseur Nijinski, la star des Ballets Russes qui allaient moderniser la danse et la création durant plusieurs saisons à Paris. Auguste Rodin fut un ardent défenseur de Nijinsky dans la querelle qui allait opposer moralisateurs et enthousiastes et qui éclaterait de nouveau peu après pour le Sacre du Printemps au Théâtre des Champs-Elysées. « Je voudrais qu’un si noble effort fût intégralement compris et que, à côté de ces représentations de gala, le Théâtre du Châtelet en organisât d’autres où tous les artistes pourraient venir s’instruire et communier dans le spectacle de la beauté. » écrira le sculpteur.