2E COLLOQUE SUR LES PSYCHOTHERAPIES AU GHU PARIS
LE CORPS EN SEANCE
Vendredi 20 Juin 2025 de 9h00 à 18h00
La psychothérapie est une pratique de la parole, mais qui convoque le corps. Si nous ne sommes pas qu’un corps, nous ne possédons pas plus un corps au sens d’un objet extérieur à nous-même. Peut-être pouvons-nous dire que nous habitons un corps comme ce corps nous habite – et cela génère des effets, de plaintes, des souffrances, des symptômes. Dès la venue au monde, les premiers mots adressés à l’enfant portent sur le corps : « Comme il est beau, grand, petit, calme, agité, etc. » ; « Il doit avoir faim, soif, froid, chaud, mal au ventre, etc. ». Les mots et les soins des adultes qui interprètent les représentations et la part inconnue de ce corps marquent profondément la manière dont chacun va à la fois investir la relation à l’autre et construire son corps propre. Au-delà de cette première évidence, la clinique fait part des vicissitudes. Les consultations dans les services spécialisés de pédopsychiatrie révèlent lors de moments charnières comme, dans l’enfance, l’acquisition de la propreté ou à l’adolescence les impasses de la crise et sa traversée ; qu’il s’agisse des apprentissages ou de la maturation corporelle sont mis à l’oeuvre des enjeux psychiques et relationnels complexes. A l’extrême dans la psychose, le corps peut être éprouvé comme une véritable altérité, morcelé ou chosifié, c’est le cas de la schizophrénie, de l’autisme ou vécu dans une radicale disjonction entre l’anatomie et la construction identitaire comme l’attestent les pathologies transidentitaires. Notons que les problématiques relatives au corps comportent une double dimension. Le corps est à la fois cette image que les autres et le miroir nous renvoie, objet de soins ou de négligences, que l’on habille, que l’on pare, que l’on donne à voir ou que l’on tente de soustraire aux regards. Mais le corps c’est aussi la chair vivante des besoins et des pulsions qui le mortifient et le perturbent et qui peuvent se déréguler, devenir incontrôlables ou au contraire se tarir. Face aux contraintes, aux conduites répétées ou à risque, la clinique est là pour nous confronter ; notamment lorsqu’il s’agit de l’anorexie, de la boulimie, des addictions et des troubles sexuels, etc. Les désordres du corps peuvent être une entrée en psychothérapie au travers de plaintes et des symptômes auxquelles la médecine et autres thérapeutiques ne parviennent pas à répondre. Quelle place pour ses manifestations lors des séances ? Sont-elles à faire taire au profit de la seule parole ? Peut-on s’en servir comme d’un support thérapeutique, en séance individuelle et en groupe ? Cette journée se propose d’interroger les multiples abords du corps en séance, le corps du patient mais aussi la présence du corps du thérapeute, dont l’épreuve du confinement et les expériences de psychothérapie en distanciel nous ont montré qu’ils comptent pour beaucoup dans le processus thérapeutique.
PROGRAMME
Ouverture : Dr Béatrice AUBRIOT, Présidente de la CME du GHU Paris.
Présentation : Dr Agnès LEFORT, Dario MORALES.
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