Une énième discussion avec ma cousine, comme il y en a tant eu, perchées sur la colline qui surplombe notre village Pleshina. Je me tourne vers elle : elle ne me regarde pas mais fixe le lointain, soucieuse. Alors j’ai compris que j’effleurais là une souffrance profonde, généralisée. Cet endroit, ce pays – le Kosovo – qui me fascine, est pour elle une prison. Parlà elle me signifiait aussi que, moi, j’étais libre.
La Colline où rugissent les lionnes, c’est l’histoire de trois jeunes amies ayant grandi dans un village où règnent l’ignorance et l’ennui, et qui décident à la fleur de l’âge de s’en sortir ensemble. Le film est porté par ces trois figures détonantes, qui se révoltent face à l’injustice de leur condition qu’elles n’ont pas choisi ; nous suivons l’évolution de ces trois cœurs qui nous emportent par leurs rires, leur fougue, leurs espoirs et leurs larmes. Par elles, le film brosse cet âge de toutes les questions, cette quête de soi, de l’autre, cette quête du bien, mais surtout l’apparition du potentiel : des choix. Le tout s’articulant autour du fiévreux désir d’émancipation juvénile : cette rage de rompre les liens, qui habite ces trois jeunes filles. Ce thème est pour moi, universel, de ce fait j’ai voulu délier le film de toute temporalité. Cependant, j’ai décidé de le localiser au Kosovo.
[Source : communiqué de presse)