L’exposition retrace une histoire de la collection, jadis exposée au Museo Torlonia. Faite de pièces issues du sol même de la ville de Rome ou de ses environs immédiats, au centre du pouvoir et de la production artistique dans l’Occident romain, la collection est constituée de sculptures et d’œuvres de collection. Née de l’amour pour la sculpture antique des princes de la famille, héritiers des pratiques nobiliaires de la Rome des papes, la collection Torlonia entendait, surtout avec l’ouverture du Museo Torlonia dans les années 1870, rivaliser avec les grands musées publics – du Vatican, du Capitole, du Louvre.
La spécificité de la collection Torlonia, à la fois dernière collection princière de Rome et musée tourné vers le futur, est incarnée par une pièce exceptionnelle, très renommée déjà au XVIIe siècle : le Caprone restauré par Le Bernin. Renfermant des chefs-d’œuvre de la sculpture romaine, le Museo Torlonia, fondé selon le principe d’une sélection critique et d’une disposition scientifique des collections, demeure marqué de l’empreinte du collectionnisme.
Les origines de la collection et l’importance du choix conduisit, dans la seconde moitié du XIXe siècle, Alessandro Torlonia à en faire un musée ouvert à de petits groupes de visiteurs, selon une démarche nouvelle, pour cette catégorie particulière d’œuvres d’art appelées les antiques. S’éloignant du collectionnisme, le musée d’Alessandro Torlonia n’en demeure pas moins profondément marqué par lui, fruit de la rencontre de deux dynamiques historiques : le goût aristocratique pour les antiques et la naissance de la discipline archéologique.