Du 8 avril au 31 juillet 2025, le musée Clemenceau invite le public à découvrir sa nouvelle exposition-focus Clemenceau, Berta Zuckerkandl, une amitié autour de l’art entre Vienne et Paris. À cette occasion, le musée présente deux dessins de Rodin issus de ses collections ainsi qu'un portrait inédit de Sophie Clemenceau, soeur de Berta et épouse du frère de Georges, Paul, réalisé par Eugène Carrière.
Berta Zuckerkandl (1864-1945) : une figure inspirante
Née à Vienne en 1864, Berta Szeps, connue plus tard sous le nom de Berta Zuckerkandl, grandit dans un milieu cosmopolite et libéral au sein de la haute bourgeoisie juive. Son éducation et son mariage en 1886 avec l’anatomiste Emil Zuckerkandl lui offrent une liberté de pensée et d’action exceptionnelle pour une femme de son époque. Dès son plus jeune âge, elle fréquente les milieux intellectuels viennois, ouvre son propre salon à vingt-cinq ans accueillant des figures progressistes telles que le peintre Gustav Klimt, le compositeur Gustav Mahler ou encore l’écrivain Stefan Zweig, et entame, à trente ans, une carrière de critique d’art.
Une amitié marquée par l’art …
La première partie de l’exposition explore les premiers pas de Berta Zuckerkandl dans les cercles artistiques et intellectuels parisiens, grâce à son amitié avec Georges Clemenceau (1841-1929). La seconde partie de l’exposition-focus met en lumière son engagement, insufflé par le Tigre, pour l’art moderne autrichien. Berta soutient les artistes de la Sécession viennoise, dont son ami Gustav Klimt, et publie des chroniques artistiques sur l’Art nouveau, l’impressionnisme et le post-impressionnisme français ainsi que sur les nouvelles tendances artistiques.
… et la politique
L’amitié entre Berta et Georges Clemenceau prend fin avec la guerre, en raison de divergences politiques et de conflits familiaux. Contrainte à l’exil à Paris puis à Alger à l’aube de la Seconde Guerre mondiale, Berta Zuckerkandl achève l’écriture de Clemenceau tel que je l’ai connu.
Un hommage à une femme d’exception
Comme le souligne Jean-Noël Jeanneney, président de la Fondation du musée Clemenceau :
« Il ne s’agit pas seulement d’un hommage à une inspiratrice dont le rayonnement fut hors pair, mais aussi d’un éclairage sur le Tigre lui-même, dans toutes les dimensions de ce qu’il fut. Du côté du politique, au cœur de son souci patriotique, avant 1914, en face de l’Autriche-Hongrie. De son ouverture à la civilisation germanique aussi longtemps qu’elle lui fut possible. De la profusion de ses goûts pour l’art en mouvement. Et enfin de la générosité d’un partage, à Paris et à Vienne, avec une jeune femme qui appelait toute sa tendresse. »
Sa personnalité et sa force de travail permettent à Berta Zuckerkandl de se hisser au rang des femmes les plus influentes de Vienne de la première moitié du XXe siècle. Ses rapports privilégiés avec Georges Clemenceau l’encouragent à tisser des liens durables entre la France et l’Empire austro-hongrois.
Commissariat : Armelle Weirich, docteur en histoire de l’art, spécialiste de l’art autrichien des XIXe et XXe siècles
Coordination : Lise Lentignac, administratrice, Jacqueline Sanson, secrétaire générale
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