Le Sélect Antony
Ciné Philo animé par Daniel Ramirez
Le cinéma a presque toujours quelque chose à voir avec la beauté. Mais la beauté du cinéma pose pour certains une question: la beauté DANS le cinéma, est-elle la beauté elle-même ? C’était déjà un peu le thème du film La Grande Belleza de Paolo Sorrentino (2013), où la grandeur et la décadence de Rome était devenue un poème méditatif autour de la beauté de l’art et de l’architecture, mais aussi d’une sorte de superficialité, un dandy qui se ballade dans une ville sublime sans apporter grand-chose. Cette fois-ci, l’auteur aborde la beauté féminine ; et la ville c’est Naples, plus mystérieuse et même inquiétante, avec son fond mythologique et sa vie foisonnante non dépourvue de misère et de violence. Mais la beauté est aussi une question du temps, le temps qui passe, et ne se résume pas à un été enchanteur sur les plages de Capri. Parthénope, le personnage du film, non pas la sirène qui donne origine à la ville, encore qu’elle a un aura d’être mythologique, est une femme qui vit, qui regarde, qui séduit sans en avoir l’air, qui jouit de l’amour et expérimente, qui passe par la vie avec une liberté éclatante et une beauté presque impudique. La beauté est toujours une sorte d’effraction, elle fait irruption dans le monde, comme venant de nulle part. Mais une fois qu’elle est là, on n’imagine pas que le monde puisse avoir un sens dépourvu d’elle. Quelque chose qui justifie l’existence, mais qui n’est jamais dépourvue d’un soupçon de superficialité. Comme le désir qu’elle éveille ne vient pas sans une étrange conscience de l’inapprochable, de ce qu’on ne peut jamais posséder. Mais voilà, il y a ce temps qui passe, et la vie qui passe, et l’éclat de ce qui fût se trouble dans un brouillard de nostalgie et d’irréalité.
La vita continua… (Daniel Ramirez)
Séance à 14h
Date de sortie : 12 mars 2025
Durée : 2h 17min
Genre : Drame, Romance
Pays : France, Italie
De Paolo Sorrentino
Avec Celeste Dalla Porta, Stefania Sandrelli, Gary Oldman
Synopsis
La vie de Parthénope de sa naissance dans les années 1950 à nos jours. Une épopée féminine dépourvue d’héroïsme mais éprise de liberté et d’amour. Et là, proche et lointaine, cette ville indéfinissable, Naples, qui ensorcèle, enchante, hurle, rit et peut nous faire mal...
Le réalisateur