Dessiner les contours et les vibrations du monde par la seule grâce des corps en mouvement, c’est l’ambition de Doom, qui joue sur les infinies variations d’un temps qui s’écoule et se vit différemment selon les lieux et les moments. C’est dans cette tension que Théophile Bensusan dresse une typologie de nos réactions face à une situation donnée. Au plateau, les compositeurs Floyd Shakim et Nouveau Monica sont les gardiens du temps : leur musique jouée en live incarne les pulsations du monde et guide le mouvement des interprètes. Les corps deviennent cordes hypersensibles aux qualités du temps (léger, dense, suspendu, bref, distendu, silencieux…) et s’engagent dans un jeu où ils peuvent le suivre, le précéder, l’étirer, le ralentir, s’y fondre ou le laisser filer, en tentant d’échapper à l’inévitable.