L’exposition DRAWING POWER - Children of Compost explore le pouvoir, parfois insoupçonné, du dessin pour agir et réfléchir sur les enjeux écologiques actuels. Le dessin crée des formes et des représentations, des diagrammes et des motifs, des scènes et des figures. Nous avons besoin de ces nouvelles représentations pour imaginer autrement, et ainsi changer notre rôle sur la planète : la façon dont on conçoit la vie est la façon dont on la réalise.
Pour ce faire, des auteurs engagés dans la lutte de l’urgence climatique tels que les anthropologues Philippe Descola et Eduardo Khon, et les philosophes des sciences Isabelle Stengers ou Donna J. Haraway, proposent de dépasser le binôme nature/culture¹ qui place "la nature" au service des humains et de leurs besoins, comme un "produit" auquel ils ne sont liés que comme consommateurs. En 2010, la "déclaration de diversité bio-culturelle" de l’Unesco a clairement affirmé l’interconnexion de la diversité biologique et culturelle².
Ainsi, dans les arts plastiques, des notions héritières de cette séparation comme le paysage, le jardin, le sentiment bucolique, le sublime, sont naturellement revus par les artistes. Le besoin de se nourrir de savoirs immersifs et connectés autres que notre humanisme issu d’une période impérialiste est manifesté par la reconnaissance de l’art indigène comme art contemporain, mais aussi par l’immersion dans les écosystèmes combinés de l’art et de l’environnement. Ces nouvelles perspectives formulent des conceptions multiples du corps, de la science, de la sexualité, du travail et du temps en parallèle aux systèmes de production ultra-capitalistes.