Le Russe Andrei Konchalovsky, cinéaste vétéran qui a beaucoup travaillé aux États-Unis au cours des années 1980 (de Maria’s Lovers jusqu’à The Innercircle, en passant par Runaway Train et Tango & Cash !), s’attarde dans son nouveau film à un évènement peu connu en Occident. En 1962, dans une petite ville du sud de la Russie, le régime soviétique a violemment réprimé une manifestation d’ouvriers. Ces derniers ont fait la grève pour contester la hausse soudaine des prix de denrées alimentaires de base et l’appauvrissement de leurs conditions de travail. Le massacre a fait 26 morts et 87 blessés.
Konchalovsky évoque le drame à travers l’histoire d’une alliée à tout crin du Parti communiste, nostalgique de Staline, qui estime que tous ces protestataires sont des traîtres qui devraient être fusillés. Proche du régime, la femme doit pourtant commencer à revoir ses certitudes quand sa fille de 18 ans est portée disparue après avoir participé à la manifestation.
Porté par la performance de Yuliya Vysotskaya, remarquable dans le rôle de cette mère qui contourne à ses fins les règles d’un régime qu’elle soutient pourtant ardemment, Chers camarades ! se distingue aussi grâce à l’approche qu’a empruntée le cinéaste. Appuyé par les images d’un noir et blanc éclatant signées Andrei Naydenov, Andrei Konchalovsky évoque en effet le cinéma soviétique de l’époque sur le plan formel. Ironiquement, à une époque où le pouvoir de Vladimir Poutine est aussi très contesté, le propos de ce long métrage trouve une forte résonance.
Lauréat d’un prix spécial du jury à la Mostra de Venise en 2020
Pour réserver : https://www.cinemabalzac.com/film/376790/#jour2
Plain Tarif : 10,50
Tarif réduit : 8,50 (étudiant, chomeur , plus de 60 ans)