Grande figure de l’art contemporain chinois, mort en exil à Paris en 2000, Chen Zhen nous livre près d’un quat de siècle après sa mort des œuvres de toute première importance. On y verra des installations, des peintures, des sculptures réalisées soit en Chine soit à Paris, ville d’adoption pour cet artiste originaire de Shanghai, à partir de 1987.
Fortement marqué par un art de l’hybridité, Chen Zhen est dans l’histoire de l’art contemporain un pionnier de ce qui a été appelée la « transexpérience », celle éprouvée par un artiste-nomade, toujours situé à mi-chemin entre deux cultures, et dont la démarche décrit un processus basé en premier lieu sur l'échange et l'expérimentation, puis sur le lien et la fusion. Grand amoureux de la nature, Chen Zhen a dénoncé la société de consommation et a redécouvert à l’aune de ses propres démarches artistiques, les vertus de la médecine traditionnelle chinoise comme thérapie pour un monde globalisé et où nul ne pouvait désormais se satisfaire d’un point d’ancrage irréversible. Au soir de sa vie, il s’était attaché à développer trois pistes de réflexion qui lui tenaient à cœur et que résumaient trois notions cardinales de ses orientations : « Résidence — Résonance — Résistance » (R — R — R). Ces trois notions semblent avoir été posées d’une manière prémonitoire comme autant de jalons à la compréhension de notre XXI° siècle. Cette exposition résonne en quelque sorte comme un propos d’étape aux enjeux très actuels. Elle rappelle aussi pour la galerie Continua son engagement auprès de Chen Zhen et coïncide avec la semaine de l’art parisien se tenant en octobre.