La Galerie Marian Goodman a le plaisir de présenter deux expositions de Cerith Wyn Evans à Paris et à New York, dévoilant de nouvelles sculptures et installations. Internationalement reconnu pour magnifier l'usage de la lumière, Cerith Wyn Evans a développé au cours des quatre dernières décennies une œuvre sculpturale unique. Qu'il transpose des mouvements, du texte ou des sons en œuvres lumineuses ou qu’il explore les confins de la visibilité, Cerith Wyn Evans cherche à engager le spectateur sur une voie discursive, interrogeant sa perception de l'espace, de la lumière, du son, du langage et de l'objet. Relevant aussi bien du « domaine de la pensée » que du « champ de la vision », ses œuvres multi-référentielles jouent avec leurs environnements et appellent des interprétations multiples.
Depuis la création de sa première œuvre en néon en 1994, Cerith Wyn Evans a progressivement utilisé les tubes luminescents pour dessiner dans l’espace. Les deux expositions donnent à voir la dernière série de grandes sculptures en néon inspirées des Black Paintings (1958-1960) de Frank Stella. A Paris comme à New York, chacune des œuvres suspendues Neon after Stella (2022) tire son inspiration géométrique d'une peinture de Frank Stella, telle une transcription littérale en trois dimensions des compositions bidimensionnelles. Les bandes noires sont ainsi transposées dans les intervalles ou les espaces vides entre chaque ligne blanche lumineuse. Postmoderne dans son approche, cette série reprend les Black Paintings en tant que matériau. Évacuant la figure de Frank Stella, il s’agit moins de rendre un hommage de facto à ses œuvres que de se concentrer sur le discours qu’elles ont engendré.
« La série Neon after Stella met en scène une distanciation par rapport aux Black Paintings de Frank Stella afin d'encourager une réflexion critique sur la notion de ‘vide’ et de ‘vide de la narration’ que ces œuvres ont provoquée, comme un événement dans la mort de la peinture à cette époque. Tout comme Samuel Beckett avait parlé dans ses Trois Dialogues de 1949 du fait qu'il n'avait ‘rien à peindre et rien avec quoi peindre’, les Black Paintings de Stella créent un pont vers le néant » écrit Cerith Wyn Evans.