CASSONI. Peintures-boîtes est une proposition de Marie de Brugerolle à l’invitation d’Anne Barrault. L’exposition invite 9 artistes, de générations et d’horizons différents, à partir d’une sélection d’oeuvres pour la plupart inédites en France ou produites en réponse à cette invitation.
Dans la lignée de la réflexion de la post-performance painting, Marie de Brugerolle envisage ce que serait le cassone d’aujourd’hui. Contenant et contenu se renversent dans une série de jeux de formes et d’usages. Au coeur du sujet : la peinture en tant qu’objet d’amour, preuve, gage. « J’ai pris une femme, c’est commode » a dit Marcel Duchamp. A l’origine de la commode, premier meuble domestique, les Cassoni. Inspirée par ces coffres de mariage, qui étaient à la fois des objets d’échange et de parade, l’exposition invite à penser l’économie de l’amour aujourd’hui. Quel serait votre trousseau aujourd’hui ?
Le point de départ est une réflexion sur la peinture pensée en 3D, en tant qu’objet transitionnel, au-delà du plan imaginaire de l’icône. Un volume multidimensionnel qui convoque notre corps, performe des histoires. Pas seulement une surface peinte tendue sur un châssis au mur, mais polysémique et polymorphe, la peinture est ici source ou destination d’une action. Un volume qu’on pose sur une étagère, au sol, dans une vitrine. Une peinture-boîte, c’est un tableau qui a un dos, un tondo qui peut être un couvercle, un bureau qui serait un coffre et un cabinet d’amateur, un puzzle d’identités dont les plans auraient différentes épaisseurs…
Le Cassone : un objet pour penser le cadre élargi de la peinture.
Le Cassone est un objet emblématique d’un échange matériel et symbolique. Il incarne le passage d’une « maison », d’une lignée, d’une famille à une autre, sous la forme d’un ensemble de biens matériels et immatériels. Ce passage de l’état de fiancée à celui de mariée, ce moment inframince fut illustré par le Grand Verre de Duchamp, La Mariée mise à nue par ses célibataires, mêmes. Mais ici la source première est la forme de la boîte, qui contient et montre la peinture dans ses formes et usages. A partir des surfaces et des jeux de profondeurs, de motifs qui sont autant structurels que décoratifs, comme chez Nathalie Du Pasquier, ou encore Jordan Derrien. La peinture comme objet, qu’on pose, qu’on installe, qu’on accroche, et qu’on transporte, qu’on ouvre. L’érotisme est tout autant dans le motif (Manon Vargas, Tiffany Pui Chow) que dans la possible ouverture (Cédric Esturillo). Un objet de désir, qu’on dégrafe et déploie (Cassone di Lisboa de Nathalie Du Pasquier) ou qu’on regarde derrière la vitrine (Alex Heilbron et Niko Chodor). C’est un coffre dont les parois s’exposent, se déboîtent, prenant leur autonomie, grimpent aux murs et nous obligent à lever la tête (Guillaume Pinard) et à faire face (Luigi Serafini). Le trousseau se fait la malle.
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