Avec Mycelium Wassonii, Brian Blomerth signe sa deuxième bande dessinée et sa toute première traduite en français, aux éditions Rackham.
Derrière ce livre vibrionnant de couleurs, le dessin de l'artiste américain se déploie dans un trait noir de Rotring net et régulier sur du Bristol velouté. Courbes généreuses ou tracés rectilignes, le cerne constant et élégant s'inscrit dans la mouvance de la «ligne claire». L'épure du trait dans un style formaliste, géométrique et architecturé se déploie au milieu d?une nature foisonnante et fourmillante de détails comme autant de petites zones d?ombre, car c'est là que poussent les champignons. Coincidence ou évidence, la galerie Huberty & Breyne expose pour la première fois dans le cadre de sa "programmation Mycélium", les dessins originaux de Mycelium Wassonii de Brian Blomerth. Une exposition à découvrir du 23 mars au 27 avril dans son espace Paris | Chapon.
Après des études de peinture à la Virginia Commonwealth University, Brian Blomerth décide de se consacrer entièrement au dessin. Auteur, illustrateur et musicien, cet artiste polyvalent de la scène underground s'empare du trait qu'il trace à travers différentes frontières artistiques en diversifiant les supports: zines, pochettes de disques, t-shirt ou bandes dessinées, il ne s'interdit rien, ni dans la forme ni dans le fond.
Alors que la recherche sur les valeurs thérapeutiques des psychotropes commence à gagner du terrain, Brian Blomerth s?empare du sujet et publie, en 2019 A Bicycle Day, son premier récit au long cours (Anthology Editions). Il raconte le premier trip sous acide du chimiste suisse, Albert Hoffman, en 1943. Motifs psychédéliques et pantones fluo, il arpente les visions colorées de l'esprit en expansion d'un personnage hybride, humain à tête de chien (ou l'inverse), une sorte de Pluto échappé d'un gentil Disney pour entrer dans un univers halluciné. Deux ans plus tard, on retrouve dans Mycelium Wassonii les personnages zoomorphes aux membres mous chers à l'artiste. Inspirés de traditionnels animés ou des comics underground américains de Robert Crumb ou de Gilbert Shelton, ils semblent intemporels. Deux billes noires à la place des yeux, une truffe et un bout de langue, malgré une combinaison de signes minimaux, Brian Blomerth parvient à conférer avec justesse une expressivité et une personnalité à chacun de ses protagonistes.