Rencontres du 7e art
20 Minutes
"La justesse de situations (les interprètes se sont renseignés auprès de véritables agents de l’immigration pour adopter leurs attitudes) rend profondément mal à l’aise avant un dénouement aux allures de coup de théâtre remarquablement orchestré."
Voici
"Avec sa durée resserrée, son propos agacé et sa mise en scène tirant partie, avec brio, de décors dévitalisés, Border Line bâtit un suspense étouffant. Fort."
Après la projection du film, pour ceux et celles qui le désireront, il sera possible de participer à un echange autour de l'oeuvre animé par Daniel Ramirez.
Présentation de la séance :
Nos sociétés occidentales vivent en grand partie au rythme de l’agenda politique des droites radicales, et cela alimenté par l’indigeste thématique de l’immigration. Sociétés qui, par ailleurs, vantent leurs institutions démocratiques et se targuent d’être des défenseurs de la liberté. Pourtant, elles laissent exister dans leur sein, de procédés qui relèvent tu totalitarisme, des niches autoritaires et des angles morts où une idéologie policière et sécuritaire agit à sa guise. Nous sommes toujours prompts à dénoncer l’inhumanité des régimes d’Afrique, du proche, moyen ou extrême Orient, sans voir la poutre dans notre œil.
Aujourd’hui, pendant que la question de l’immigration revient par la grande porte dans notre actualité politique, nous nous plaisons encore à financer, à regarder et à célébrer sans cesse des vastes productions cinématographiques qui parlent du fascisme et du nazisme, en faisant bien attention à faire noter qu’il s’agit de faits d’il y a 80 ans ; cependant que nos citoyens se laissent manipuler par la paranoïa de l’immigration. Tout ceci en fermant les yeux aux souffrances interminables des migrants qui se noient en Méditerranée ou qui échouent dans des camps où tous leurs rêves périront peu à peu. Dans le cas de ce film, c’est le rêve américain, l’espoir de liberté et de nouvelle vie, qui se voie attrapé dans une trame kafkaïenne ou orwellienne que les protagonistes ne soupçonnaient même pas. Tout le monde n’est pas né au bon endroit. Le président des EE.UU. qui a le plus exacerbé la xénophobie, même caricatural et même poursuivi par la justice, reste en favorablement en course pour revenir au pouvoir ; dans d’autres parties du monde la menace d’extrême droite nationaliste et rétrograde se fait oppressante.
Après le débat, nous pourrons nous retrouver autour d'un café pour échanger et faire plus ample connaissance.
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Le débat est compris dans le prix de la place de cinéma : 8,50 €
*un mot sur Daniel Ramirez :
A fait ses études de philosophie à Santiago du Chili, tout en menant parallèlement des études de musique. En 1984 il fini ses études de philosophie sur “ Nietzsche et l’art ”. A Paris, il fait un D.E.A. en philosophie de l’art à l’Université de Paris I (Panthéon-Sorbonne), puis un doctorat en philosophie morale et politique avec une thèse intitulée « IDENTITE CULTURELLE ET DIMENSION ETHIQUE, une réflexion à partir de la pensée de Charles Taylor ». Il fini aussi ses études de musique à l’Ecole Normale de Musique de Paris et développe une carrière de concertiste. Il est auteur d’un volume de poésie, édité au Chili et des nombreux articles de théorie de l’art, ainsi que des conférences sur l’esthétiques et critique de la culture, tant en France comme en Amérique Latine.
Depuis 20 ans, il participe dans la mouvance des “cafés philosophiques” en France, assurant l’animation au premier de ceux-ci en France, invité par Marc Sautet, le fondateur de cette activité. Il a animé des multiples débats avec la présence des philosophes et penseurs, comme Paul Virilio, Albert Jacquard, Christian Godin, Albert Kahn, Miguel Benasayag, Jean-Pierre Dupuis, Bertrand Vergely et Edgar Morin.
Il est le créateur du concept ciné-philo (travail philosophique à partir des films), animateur et programmateur de cette activité au cinéma L’Entrepôt à Paris, depuis 1997. Ses intérêts philosophiques couvrent l’histoire de la pensée, depuis la Bible et les sagesses anciennes jusqu’à la phénoménologie et la philosophie morale et politique contemporaine, avec le souci de rendre accessible ces problématiques au public non-spécialiste et d’élargir les “ usages ” de la philosophie hors de ses domaines habituels.