Observant son influence sur l’Océan, l’artiste a glané sur l’estran des formes sorties des eaux, comme tombées du ciel. Ces objets à réaction poétique, ainsi que Le Corbusier désignait les formes organiques dont il s’inspirait, sont métamorphosés en résidus de phénomènes cosmiques. Transmués en météorites, ils ajoutent aux oeuvres sur papier une dimension tactile et talismanique.

A chaque composition de Blandine Chambost correspond un écho de Fanny Talagrand, et sa transposition miroir dans une autre langue. Les poèmes, imprimés sur papier japonais et épinglés comme des trésors entomologiques, ont l’aspect précieux des objets de contemplation. Nées librement en français ou en anglais, à la lueur du coeur, ces résonances poétiques sont les émois de l’âme nébuleuse. L’âme a besoin d’un miroir pour voyager, et s’apaiser. La poète cherche des miroirs. Maintenant : la nuit.

Plus nous regardons la nuit, plus les astres fondent en nous, et nous brûlons de leur force, pour y puiser la douceur de vivre. Il faut regarder la nuit.