BERLIN WONDERLAND 

« Pour autant que je sache, cela entre en vigueur... immédiatement, sans délai. » Ces quelques mots bredouillés par Günther Schabowski, porte-parole du gouvernement de la République Démocratique d’Allemagne (RDA) le 9 novembre 1989, déclenchèrent l’un des événements historiques les plus iconiques de l’Histoire récente – la chute du Mur de Berlin. Face aux hordes d'Allemand·e·s de l’Est qui prirent la direction du mur, les gardes dépassées ouvrirent les frontières. C’en était fini de la séparation entre Est et Ouest, communisme et capitalisme. S’ensuivit une phase de liberté et d’optimisme, mais aussi de déception et d’inquiétude.

L’exposition reflète les années 1990 à 96 durant lesquelles beaucoup d’immeubles dans le Mitte (arrondissement central de Berlin) furent abandonnés. Des compétences et des statuts de propriété souvent peu clairs créèrent un vide que beaucoup d’artistes et d’acteurs/-trices culturel·le·s utilisèrent intensément. De jeunes créatifs/-ives arrivèrent des quatre coins du monde à Berlin afin de tirer parti de ces possibilités exceptionnelles et de créer un nouveau style de vie.

Les photographes Ben de Biel, Hendrik Rauch, Philipp von Recklinghausen, Stefan Schilling, Hilmar Schmundt, Andreas Trogisch et Rolf Zöllner y participèrent. Dans leurs œuvres, ils rendent la dynamique du changement et cette époque unique entre bouleversement, résistance et nouvel ordre qui a fait de Berlin un melting-pot créatif au rayonnement international.
L’exposition est éditée par Anke Fesel et Chris Keller. Ils vivent depuis 1990 à Berlin et ont dès le début été actifs dans différents projets comme Tacheles, IM Eimer, Schokoladen ou Synlabor.