Superficie : 24,7 hectares / Date de création : 1867
Le parc des Buttes-Chaumont est le plus escarpé et le plus grand des jardins gérés par la Ville de Paris. C’est un parc paysager, une forme évoluée du jardin anglo-chinois, dont la conception irrégulière s’oppose au genre régulier des jardins dits « à la française ». Il offre aux regards des plus avertis une juxtaposition de tableaux s’inspirant des paysages de Fragonard, et surtout d’Hubert Robert, peintre des jardins de Rome. Par les effets de surprise, de couleurs, et la disposition des végétaux certains pourraient même y remarquer l’influence de Jean-Jacques Rousseau.
Une île rocheuse se dresse au centre de son célèbre lac, et dévoile un romantique petit temple de la Sybille, qui occupe l’emplacement exacte de l’ancienne carrière à ciel ouvert, tandis que la grotte se situe à l’entrée d’une carrière souterraine.
Le temple de la Sybille est une réplique du temple de Tivoli. Il est né du talent de l’architecte Davioud en 1869, qui utilisa un style composite, ionique et corinthien (feuilles d’acanthes, fruits et têtes de lions), comportant 8 colonnes et un soubassement en pierre du Jura. Vous y accèderez par la « passerelle suspendue », qu’il ne faut pas confondre avec le pont en pierre dit des « suicidés ».
Cette promenade ravira les bons marcheurs qui pourront allier exercice physique, en raison de son fort dénivelé, et beauté paysagère. Il abrite de belles essences d’arbres exotiques et indigènes, qui s’accrochent aux flancs de la butte, tantôt sur un chemin, tantôt sur une pelouse à la pente vertigineuse.
Vous remarquerez un sophora dont les branches tordues semblent irrésistiblement attirées vers les eaux du lac. Sa ramure et son feuillage apprécient particulièrement cet espace dégagé, car il s’épanouit grâce à la lumière. Mais aussi un platane d’Orient planté en 1862, dont la circonférence de 6,35m vous aidera à le reconnaître. Une visite guidée s’impose si vous désirez en savoir davantage sur le févier d’Amérique, le noisetier de Byzance, les deux ginkgos bilobas, l’Orme de Sibérie ou le cèdre du Liban planté en 1880…
Une multitude d’oiseaux se partagent le territoire convoité de la butte, mouettes rieuses, poules d’eau, canards colverts, qui apprécient ses hauteurs et la fraîcheur du lac. De l’automne au printemps, vous remarquerez la bergeronnette des ruisseaux au plumage jaune et gris. Voletant et trottinant nerveusement pour capturer des insectes, elle agite sans cesse sa longue queue, ce qui lui a valu le surnom de hochequeue.