Paroisse Saint-Roch
Paroisse d’un quartier aujourd’hui dépeuplé, mais qui fut habité du XVIIe siècle au XIXe siècle par une société riche et élégante, Saint-Roch a conservé une allure imposante et un splendide décor.
Le corps de l’église a été élevé de 1653 à 1690 sur des plans de Jacques Le Mercier ; elle n’a reçu qu’en 1736-1738 sa façade, dessinée par Robert de Cotte. Entre temps, Jules Hardouin-Mansart avait construit au nord de l’église la chapelle de la Vierge (1706-1710).
Tirant parti de cette spectaculaire succession d’amples volumes, le curé Jean-Baptiste Marduel, entre 1750 et 1770, dota l’église d’un décor où se combinaient peinture et sculpture ; il fit appel à quelques-uns des meilleurs artistes de son temps, Falconet, Pierre, Vien, Doyen, et Boullée, alors tout jeune architecte, qui édifia en 1754 la chapelle du Calvaire en prolongement de celle de la Vierge (elle fut malheureusement victime d’un remaniement radical au milieu du XIXe siècle).
Les ravages de la Révolution ont altéré fortement l’étonnante scénographie religieuse conçue par Marduel, sans pour autant l’anéantir. En même temps qu’elle recevait une nouvelle décoration, pour l’essentiel des peintures commandées par la Ville de Paris, Saint-Roch a recueilli aussi beaucoup de monuments sculptés et de tableaux provenant d’églises détruites, de sorte qu’elle peut à bon droit passer pour un musée de l’école française des XVIIe et XVIIIe siècles.