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Dans le cadre des Traversées du Marais, je vous invite à me suivre à cette exposition qui promet d'être plus que poignante, l'atmosphère hivernale le rend encore plus glacial et tragique, mortifère.

C’est un Auschwitz-Birkenau sous la neige que découvre Raymond Depardon. La blancheur immaculée du paysage contraste avec la noirceur des bâtiments et clôtures du camp et de la végétation qui émerge çà et là.

Vingt ans plus tard, il reviendra avec Claudine Nougaret et leurs deux fils pour une visite personnelle sur ces lieux, une démarche qu’ils jugent indispensable.

À l’occasion de la 80° commémoration de la fin de la Seconde Guerre mondiale et de la Shoah, Raymond Depardon a accepté que soit publiée la série photographique qui rend compte du site devenu un musée depuis 1947.
Ces photographies n’avaient jamais fait l’objet ni d’une exposition ni d’une publication dédiée.
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Extrait de l’entretien avec Raymond Depardon, publié à l’occasion de l’exposition :
Je vous invite à lire l'intégralité de la présentation de cette exposition sur le site du mémorial de la Shoah
Le magazine Paris Match vous envoie à l’hiver 1979 sur le site de l’ancien camp d’Auschwitz-Birkenau pour y faire un reportage photographique.
De quelle manière aborde-t-on ce type de lieu lorsqu’on est documentariste, cinéaste et photographe ? V
ous êtes-vous documenté avant de partir, aviez-vous vu des images faites par d’autres photographes ?
Raymond Depardon :
Non, je ne me suis pas vraiment documenté.
En 1979, je venais de passer de l’agence Gamma à l’agence Magnum, ce qui a été un événement pour moi.
Je revenais de plusieurs reportages assez difficiles et j’étais encore un peu orphelin de Gilles Caron, qui avait disparu dix ans auparavant au Cambodge, capturé par les Khmers rouges. Avec d’autres photographes, nous étions tous très marqués par le Vietnam.
Comme cela se passe souvent dans les journaux – c’est presque une caricature – on me demande : « Raymond, est-ce que tu pourrais aller faire un reportage à Auschwitz pour Paris Match ? » Donc je réponds oui et je me retrouve là-bas un matin.
Ça a été l’un des plus grands chocs de ma vie. Je me suis demandé : « Mais qu’est-ce que c’est ? Un décor de cinéma ? Un film d’épouvante ? »
J’ai alors décidé de tout visiter. Chaque jour, je découvrais l’horreur. J’essayais de visiter peu à peu, car je devais travailler ; sans cela, j’aurais été abasourdi, je me serais assis et je n’aurais rien fait.
Je commence par la caserne d’Auschwitz. Le site est en très bon état : une vieille caserne polonaise. On reconnaît le portail, bien sûr. C’était en hiver, sous la neige. J’ai travaillé méticuleusement.
J’avoue que j’essayais de garder mon sang-froid. Quand on est photographe, il faut garder son sang-froid.
Comment avez-vous été reçu par le personnel du mémorial ?
Vous a-t-on guidé pour visiter le camp ?
Oui, au début, ils m’ont montré les lieux où les gens dormaient, les fours, l’endroit où les trains arrivaient, l’endroit où les Juifs débarquaient.
Ils m’ont également montré des films.
J’ai été très marqué par celui des caméramans de l’Armée rouge qui découvrent le camp.
C’est un film insensé, incroyable.
Pour moi, c’est l’un des films les plus émouvants au monde parce que je crois qu’ils ont vraiment été surpris.
Je crois qu’ils savaient, mais ils ne s’attendaient pas à ce qu’ils ont vu.
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Un after pour échanger sera possible pour échanger sur nos émotions.
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