La philo pour les enfants
En tant qu’animatrice d’ateliers philo pour une classe double niveau CP/CM2 dans une école d’Antony, j’aimerais échanger, que ce soit avec des « collègues » ou non, sur les bienfaits attendus pour les enfants et l’intérêt pour les adultes-animateurs.
Frédéric Lenoir raconte son expérience mémorable auprès d’enfants de 6 et 7 ans (CP et CE1). Ils voulaient parler du bonheur. Plusieurs ont développé l’idée que le bonheur consistait en la réalisation de ses désirs. L’un d’eux a levé la main et les a contredits en affirmant que s’il en était ainsi, nous ne serons jamais véritablement heureux car nous avons toujours de nouveaux désirs. Et il a ajouté : « j’ai compris à l’âge de 5 ans, que si je voulais être heureux, il fallait que je sois content de ce que j’ai déjà ». « Tu t’appelles Sénèque » lui ai-je demandé ? « Non, Julien », m’a-t-il répondu et il a fini par convaincre le reste de la classe que le bonheur ne pouvait résider seulement dans la satisfaction des désirs. Un autre enfant lui a demandé : « Et c’est quoi alors le bonheur pour toi ? » Après un temps de réflexion, il a répondu : « c’est juste d’être, d’exister au monde ». Sénèque, en effet, n’aurait pas pu mieux dire ! J’ai appris quelques jours après qu’il était rentré le soir chez lui et avait dit avec enthousiasme : « Maman, Maman, quand je pense que j’ai attendu sept ans et demi pour faire de la philosophie ! »
Si l’idée de cette académie buissonnière trouve des sympathisants, pour la prochaine fois, un/une volontaire pourra nous apprendre quelque chose sur un sujet de son choix.
L’intérêt est de nous stimuler en préparant un topo concis et ensuite d’en discuter. Ce sont donc des échanges gagnant-gagnant où nous ferons jouer nos neurones.
Prévoyez une voire deux consommations