Anri Sala
Jusqu’au Sam 7 oct., 10h-18h (sf lun., dim.), 11h-19h (sam.),
galerie Chantal Crousel, 10, rue Charlot, 3e, 01 42 77 38 87. Entrée libre
Retour de Naples pour Anri Sala, né en 1974 à Tirana, en Albanie, et vivant à Berlin.
À la suite d’une résidence récente à l’ombre du Vésuve, l’artiste dévoile, pour sa rentrée à la galerie Chantal Crousel, un projet prometteur : un cycle de peintures murales dans la pure tradition de la fresque, dite a fresco. Délicate technique dans laquelle, comme le rappelle la galerie, « chaque composition est divisée en giornata, [...] ce qui peut être accompli en une journée de travail tant que le support, l’intonaco,reste frais. Une fois celui-ci sec, les pigments se fixent à la surface travaillée et plus aucun repentir n’est possible.
Le geste de l’artiste appose la matière telle une empreinte temporelle, la couleur se fossilise... » Mêlant les références à la peinture du Quattrocento, jouant sur les effets de colorimétrie, Anri Sala, qui est plutôt reconnu pour ses vidéos poétiques, travaille cette fois-ci sur la notion de temps grâce à ce détour par l’archéologie. On y revient.
Daniel Arsham
20 ans
Jusqu’au 7 oct., 10h-18h (sf dim., lun.), galerie Perrotin – Turenne, 76, rue de Turenne, 3e, 01 42 16 79 79. Entrée libre
De la Vénus de Milo moulée à la basket blanche Adidas façon statue antique, les objets-sculptures de Daniel Arsham épatent depuis longtemps la galerie. Et plaisent énormément aux nombreuses marques de luxe et de mode. Peintre, graphiste, designer, spécialiste d’une archéologie contemporaine fossilisée dans la pierre ou le cristal, l’artiste est né en 1980 à Cleveland (Ohio) et vit à New York. Il a rejointtrès tôt l’écurie du jeune marchand Emmanuel Perrotin. Les deux ont grandi ensemble, devenant des stars d’un marché aimant la citation post-pop un rien facile. À l’occasion des vingt ans de leur collaboration, cette exposition-bilan donnera à voir une nouvelle version du robot R2-D2 de la légendaire saga Star Wars, des peintures faisant référence à la Renaissance italienne ou encore, bien sûr, des sculptures semblables à des œuvres antiques abîmées par le temps.
Mireille Blanc
Glaçage
Jusqu’au 21 oct., 11h-19h (sf dim., lun.), galerie Anne-Sarah Bénichou, 45, rue Chapon, 3e, 01 44 93 91 48. Entrée libre.
Fleur d’hibiscus portant sur un de ses pétales un gros chewing-gum rose bonbon ; meringue, dessert en vogue dans les années Giscard, sur une nappe d’été en plastique évoquant un repas familial : l’artiste et peintre française Mireille Blanc, née en 1985, ne va pas chercher bien loin ses sujets. On sent chez elle, et en particulier dans ses nouvelles peintures ici exposées, une attirance certaine pour l’instable. On y devine une lente agonie de formes et de structures fragiles, à l’orée d’une catastrophe muette : gros gâteau qui s’échauffe ; peau de fruit qui s’assèche ; chantilly parfaite qui vire à la bérézina. Tout un art de la nature morte qui résiste, va comme il peut, se meut en silence vers l’asphyxie du temps. Autant dire des memento mori du quotidien comme épiphanie du destin...