" ANIMAL "
un film de Cyril Dion (2021)

 Le Nouvel Observateur
"Ce documentaire porte toute la stupeur des enfants de ce siècle nés dans ce qu’on appelle encore l’anthropocène alors que c’est « capitalocène » qu’il faudrait dire. "

Libération
"C’est du côté du message que le film est ambitieux, car il ne se contente pas du sempiternel appel à la protection de la biodiversité. Bella et Vipulan prennent avec nous conscience du lourd défi qui nous attend : reconstruire notre «système» social, politique et économique à partir de nouvelles relations avec le monde vivant."

Bande à Part
"Animal est doté de grandes qualités : il dit des choses essentielles, donne la parole à des personnalités inspirantes (comme le passionnant philosophe Baptiste Morizot ou la primatologue et anthropologue anglaise, Jane Goodall) et croit ferme dans le pouvoir du cinéma à influencer un futur respirable. LE film à voir en famille actuellement."

-------------------------------

Après la projection du film, pour ceux qui le desirent, il sera possible de participer à un echange autoure de l'oeuvre, animé par Daniel Ramirez.

Présentation de la séance (par Danie Ramirez) :
"Les temps passe et chaque année on se dit la même chose: qu’il nous reste encore moins de temps pour renverser la tendance ou peut-être, si cela n’est plus vraiment possible, pour amoindrir les effets de la crise globale de l’écosystème Terre, qui es notre habitat. Bien sûr, la pandémie n’a pas fait des ces deux dernières années la meilleure période pour penser les choses à la racine, même si pendant le premier confinement on a beaucoup entendu que « rien sera comme avant », on s’est extasié face au retour d’animaux sauvages dans des villes et territoires désertés par les humains. Puis, les sommets ont repris avec sa ritournelle d’engagements et chiffres sur le climat, pas concluants et pas obligatoires, tandis que ces discours, déjà insuffisants se laissent une fois de plus étouffer par la cacophonie de la croissance et la guerre économique. D’ailleurs, tout écologiste et même toute personne ayant une sensibilité écologique doit se dire et se familiariser avec une idée: ce n’est pas changement climatique notre pire difficulté, même si tout est lié: c’est la perte de la biodiversité, la dégradation, voir la destruction du vivant. Nous ne sommes pas encore entièrement dans la sixième extinction de masse mais nous nous approchons à grands pas.

Dans le premier chapitre du livre de Cyril Dion Animal (Actes Sud 2021), nous lisons: «Notre planète se dépeuple de ses habitants non humains sauvages, à mesure que le nombre des ses habitants humains et des animaux domestiques (notamment d’élevage) augmente. En 2018, une étude publiée dan la revue PNAS a cherché à quantifier ce phénomène. Les résultats sont à peine croyables. Si l’on considère l’ensemble de mammifères de cette planète, 96% sont des humains ou des animaux domestiques et 4% des animaux sauvages. Nous avons colonisé cette planète au point que ses autres occupants sont méthodiquement supprimés ». Nous devons, à la lumière de ces donnés, mettre un bemol sur la phrase "nous habitons la Terre", qui n’est malheureusement pas juste; en réalité, nous la pillons et nous la désertifions, comme ferait une soldatesque ignare avec un territoire conquis dans une guerre. Nous avons déclaré la guerre au vivant sans nous rendre même compte.

Il nous appartient de prendre conscience et de traduire cette conscience en actes, en changement de vie et de systèmes de production, distribution et transport qui s’imposent. Notre civilisation thermo-industrielle, l’idéologie extractiviste et productiviste qui la soutienne touchent à sa fin; c’est une question d’une génération: les jeunes déjà majoritairement le savent. Mais, avons nous le temps d’attendre la relève générationnelle?

Le film que nous présentons cette fois-ci au ciné-philo raconte un long parcours de deux adolescents lucides à la rencontre de grands chercheurs et activistes, pionniers et defenseurs de la nature de première ligne comme Anthony Barnosky, Philippe Descola, Jane Godall et bien d’autres. Le film Demain nous avait donné beaucoup d’espoir, dans ce nouveau opus, Cyril Dion mise sur la lucidité et les connaissances. Un documentaire qui est aussi une mine de connaissances. Indispensable."

Après le débat, nous pourrons nous retrouver autour d'un café pour échanger et faire plus ample connaissance.

------------------------

Le  débat est compris dans le prix de la place de cinéma : 9 €
(sortie sous condition du passe sanitaire)

*un mot sur Daniel Ramirez :
A fait ses études de philosophie à Santiago du Chili, tout en menant parallèlement des études de musique. En 1984 il fini ses études de philosophie sur “ Nietzsche et l’art ”. A Paris, il fait un D.E.A. en philosophie de l’art à l’Université de Paris I (Panthéon-Sorbonne), puis un doctorat en philosophie morale et politique avec une thèse intitulée « IDENTITE CULTURELLE ET DIMENSION ETHIQUE, une réflexion à partir de la pensée de Charles Taylor ». Il fini aussi ses études de musique à l’Ecole Normale de Musique de Paris et développe une carrière de concertiste. Il est auteur d’un volume de poésie, édité au Chili et des nombreux articles de théorie de l’art, ainsi que des conférences sur l’esthétiques et critique de la culture, tant en France comme en Amérique Latine.

Depuis 20 ans, il participe dans la mouvance des “cafés philosophiques” en France, assurant l’animation au premier de ceux-ci en France, invité par Marc Sautet, le fondateur de cette activité. Il a animé des multiples débats avec la présence des philosophes et penseurs, comme Paul Virilio, Albert Jacquard, Christian Godin, Albert Kahn, Miguel Benasayag, Jean-Pierre Dupuis, Bertrand Vergely et Edgar Morin.

Il est le créateur du concept ciné-philo (travail philosophique à partir des films), animateur et programmateur de cette activité au cinéma L’Entrepôt à Paris, depuis 1997. Ses intérêts philosophiques couvrent l’histoire de la pensée, depuis la Bible et les sagesses anciennes jusqu’à la phénoménologie et la philosophie morale et politique contemporaine, avec le souci de rendre accessible ces problématiques au public non-spécialiste et d’élargir les “ usages ” de la philosophie hors de ses domaines habituels.