Akeem Smith
One last cry
L'artiste a rassemblé une collection d'objets, notamment des cassettes VHS, des photos rares et des
vêtements provenant de diverses communautés afro-caribéennes liées au dancehall, un mouvement
musical né en Jamaïque à la fin des années 70. Smith revisite ces mémoires pour leur offrir une nouvelle
vie et pour préserver de l’oubli ce qui fut.
L'approche formelle de Smith s'inspire de l'"architecture de la nécessité" (Ernesto Oroza, For an Architecture
of Necessity and Disobedience). Son travail célèbre ainsi les modifications personnalisées apportées aux
quartiers et aux maisons en réponse à des restrictions politiques et économiques. Suivant le même principe
de métamorphose, les œuvres de l’exposition ont été réalisées à partir de matériaux de récupération provenant
de Kingston, en Jamaïque. Ces fragments de cahutes, dont les origines sont encore visibles, sont transformés
et embellis de détails raffinés, reconfigurés avec une nouvelle fonction.
Dans les escaliers, le·la visiteur·se est accompagné·e par une bande son composée d'extraits d’enregistrements
personnels de Smith. L'exposition One last cry réunit une nouvelle série de sculptures, résultat d'une résidence de
production à Lafayette Anticipations, et Dovecote, une œuvre vidéo de 2020. Les œuvres ressuscitent des objets
et remplissent une fonction sacrée de vaisseaux protecteurs pour les archives confiées à Akeem Smith.
Issy Wood
"Study For No"
Empruntant son titre à une peinture de 2019, l’exposition se déploie autour des notions de refus
et de résistances, explorées au travers de l’obsession de l’artiste pour l’intimité, l’intériorité, le soin, l
e désir, la féminité, les relations ou encore l’identité.
Observatrice du monde contemporain, l'œuvre de Wood est celle d’un regard amusé, affecté, et
parfois déconcerté par les rapports de force qui s’y jouent. Les figures et les scènes qu’elle décline
en série sont autant de perspectives et d’allégories sur les jeux de pouvoir qui régissent nos manières
d’être au monde, et qu’elle explore au travers de peintures de vestes en cuir hypersexualisées, de rutilants
intérieurs de voitures, d’immaculés services de porcelaine, de singuliers portraits d’animaux domestiques,
d’envahissants examens dentaires ou d’une multitude d’autoportraits. Hyperproductive, Issy Wood fait de
sa peinture une forme de journal intime, à laquelle répond une pratique quotidienne d’écriture e
t de composition musicale.
L’ensemble de son œuvre raconte le refus d’un certain ordre et exprime un malaise face aux systèmes
d’oppression, conscients et inconscients, qui régissent les êtres, et particulièrement les plus vulnérables.
L’exposition Study For No est une perspective sur la façon dont un refus est entendu ou ignoré, mais aussi, s
elon les mots de l’artiste, un appel à “la possibilité d’apprendre le pouvoir de l’usage du mot “non