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« Dans ma pratique, le tressage amène la question des récits enchevêtrés, il s’agit de pouvoir mettre des mots et de nourrir un imaginaire dans lequel se raconter a une place paradoxale, à la fois libérée et agressive, et à la fois crainte et tue. »
Minia Biabiany questionne dans son travail la relation au territoire et au lieu à partir du contexte caribéen et guadeloupéen — sa poétique, son histoire coloniale, son présent comme territoire dominé et sous assimilation. Sa démarche artistique s’accompagne de la conception d’outils pédagogiques à la recherche d’un apprentissage autonome et de manières d’habiter les tensions de ce territoire, d’une sensibilité continue aux lieux dans lesquels elle évolue, ainsi que de la mise en dialogue des différentes voix qui ont signalé à travers l’histoire les processus de colonialité de la région insulaire qu’elle habite. Dans sa pratique, le tressage sert de paradigme pour penser les structures de la narration et du langage ouvrant à une multiplicité de modes de connaissance, tandis que le dessin dans l’espace engage une façon d’interagir de manière active avec sa propre perception. Comment la perception de l’espace est-elle façonnée par notre propre histoire de façon à la fois physique et mentale ? Inversement, comment l’espace psychologique et mental est-il impacté par l’espace qui nous entoure ?
Parade est la première exposition à Paris de Guillaume Leblon depuis 10 ans. Elle est donc l’occasion d’une sorte de résumé de son travail sur une décennie, qui rassemble la diversité parfois déroutante de ses intérêts, de ses manières de faire, et des différents contextes qu’il a traversés, notamment depuis son installation à New York en 2015 et son expérience d’un atelier à Guadalajara au Mexique entre 2018 et 2022.
Guillaume Leblon est un sculpteur qui envisage l’exposition comme une expérience, plutôt qu’une simple présentation d’objets. Ses expositions répondent à un lieu, à une institution, elles cherchent des échappées, rendent compte de rapports de force. Elles mettent au premier plan une relation physique, concrète, matérielle, entre le public, les œuvres et le lieu, et elle est conçue comme un paysage que l’on traverse, ici à la frontière entre l’intérieur et l’extérieur du Palais de Tokyo, puisque l’expérience se poursuit sur le parvis et autour du bassin.
Lívia Melzi propose une enquête visuelle sur la représentation occidentale de capes Tupinambá, issues des tribus guerrières Tupi de la côte brésilienne et utilisées à l’origine pour des rituels anthropophages. L’artiste met en lumière les discours construits autour de ces artefacts conservés aujourd’hui dans des musées européens, tout en faisant se rencontrer arts de la table français, récits de voyage coloniaux et anthropophagie culturelle.
Lívia Melzi travaille l’archive, la mémoire et la construction de l’identité à partir de représentations quasi-documentaires. Elle interroge également de manière critique la production, la conservation et la circulation des images dans l’écriture de l’Histoire. Ses différents projets, de la figure méconnue d’Hercule Florence (pionnier de la photographie au Brésil) à l’enrichissement des collections dans les musées européens, s’intéressent aux perceptions héritées de l’époque coloniale.
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