Après des études en création textile à l’école Duperré à Paris, Hélène Duclos entreprend un voyage de six mois sur un petit voilier reliant Vannes à Dakar.
De retour en France en 1996, elle s’installe à Montpellier, intègre le collectif de plasticiens « Arboretum » et commence à peindre. Puis elle co-fonde Cairn et Compagnie, compagnie de spectacle vivant au sein duquel elle élabore les costumes et les décors. Ses recherches plastiques donnent naissance à des installations. Sa rencontre en 1999 avec la peintre Hélène Laflamme est déterminante.
Accueillie dans son atelier à Crest, dans la Drôme, elle bénéficie de son enseignement et apprend les techniques anciennes de peinture à l’huile sur bois enduit. Elle décide de se consacrer à la peinture : le travail de la couleur, de la matière et des surfaces alimente un processus de création mystérieux et vaste.
Elle complète cette formation auprès de Xuan Chieu, maître-laqueur au Vietnam en 2003.
Les créatures contemplatives de Nili Pincas, d’un extrême raffinement, invitent au silence. Cet isolement de l’être sculpté saisit et apaise, en même temps qu’il interroge et nous plonge dans l’introspection. Les chairs blanches ou pourpres, poudrées, d’un aspect mat légèrement granuleux révèlent l’infinie sensualité du toucher de l’artiste. Nili Pincas nous invite au voyage au cœur des océans, peuplés d’énormes poissons protecteurs qui accompagnent les hommes dans leurs rêves. Car il s’agit là de métaphores, de quêtes spirituelles, de rêves d’évasion… ces « filles du feu » nous emportent ! En apparence fragiles, elles sont pourtant solidement ancrées dans la réalité et s’imposent avec force. Puissantes, presque viriles dans la rigueur de leur maintien, ces femmes trônent telles des déesses modernes, des totems inébranlables. Rassurantes, paisibles, elles imposent une distance devant le tourbillon de l’existence et offrent un rare instant de sérénité.
Isabelle FLOCH est une artiste plasticienne et écrivaine.
Elle est née en France en 1960.
Elle vit et travaille à Paris.
« De toute façon elles regardent. Elles vous font face et vous envisagent. Vous pensiez les prendre dans le faisceau de votre attention ? elles vous matent. Or la vue est un toucher – mais tendre, et qui ne prend pas, qui n’enlève rien, qui ne prive pas. Effleurant pensivement.
Il arrive que le visage soit deux, qu’il soit incrusté dans une tête qui regarde dans une autre direction ou dans la même, que l’œil fasse tête, que la tête soit faïencée, qu’elle soit de marbre blanc qui la floute, ou émergeant d’un satin noir qu’elle écarte, ou pourvue d’un corps quand ce n’est d’une robe de velours brun. Gare : les visages maternels rodent, portant l’enfant ou inclus – réminiscence d’un ravage.
Femme-enfant, femme-statue, femme-fresque – autant de visages graves qui se tiennent à distance, sans sourire, impénétrables.