Avec l'exposition Natures Molles, l’artiste française pluridisciplinaire France Bizot renouvelle les grands thèmes artistiques traditionnels, comme la nature morte ou le nu, en les abordant par le biais d'une recherche poétique sur la forme, le support, la perception et à travers deux séries sur céramique et sur bois.
Plutôt que d’étendre des huiles sur la toile, Bizot choisit comme écrin des céramiques qu’elle façonne elle-même : formes aux rondeurs presque idéales, offertes à la peinture comme des sphères fragiles et vivantes. Chaque pièce est unique, comme un retour à la terre, à la simplicité des objets du quotidien. Citrons, œufs ou encore ballons sont autant de formes familières qui évoquent les maîtres classiques, de Cézanne à Chardin, mais que l’artiste inscrit ici dans une démarche résolument contemporaine.
A côté de ce thème dominant de la nature morte, Bizot s'attache également à représenter le corps nu, à la suite d'autres grands maîtres du passé, notamment dans des odalisques maniéristes chères à Ingres ou au Parmesan.
D'ailleurs, une série de ballons de baudruche ne tisse-t-elle pas avec subtilité, un dialogue inattendu entre la fragilité des natures mortes et l’intimité troublante du nu ?
La courbe de la céramique épouse ainsi les formes peintes, créant une continuité visuelle et symbolique. Les oeuvres rondes renforcent cette sensation d’apesanteur et semblent flotter sur les murs de la galerie. Les natures mortes deviennent alors des Natures molles vivantes et méditatives.
En dialogue avec ces pièces, des œuvres murales sur panneaux de bois explorent eux aussi d'autres grands thèmes de la peinture classique — paysages, mains, objets — dans une approche qui interroge la matérialité, la lumière, le temps et l’ambiguïté de l’image. Ici, en rupture avec ses premières séries autour des réseaux sociaux, Bizot déplace le regard. Elle ralentit, observe, interroge la persistance d’un monde tangible face à l’évanescence numérique.
Avec cette nouvelle exposition, la peinture devient un espace de résistance silencieuse, un lieu où l’on observe autrement, hors du cadre, au plus près des formes, de la matière et du réel.
Artiste plasticienne pluridisciplinaire, France Bizot explore avec virtuosité le dessin, la peinture et la céramique. Son œuvre, à la fois poétique, exigeante et souvent teintée d’humour, interroge notamment avec acuité notre monde contemporain ultra-connecté. Ancienne publicitaire, elle maîtrise le langage de l’image avec une précision rare. Chevalier des Arts et des Lettres, elle a notamment reçu le Derwent Art Prize en 2018 pour l’excellence de son travail sur papier.
L’exposition Alchimies réunit deux artistes qui, chacun à sa manière, transforment la matière en langage sensible. Emmanuelle Leblanc explore la peinture comme un espace de lumière et de résonance intérieure, où l’or et la couleur ouvrent des horizons sensibles. Hervé Wahlen transforme le cuivre en formes vibrantes où la matière, patinée et martelée, devient lumière et présence sculpturale. Alchimies invite ainsi le visiteur à une expérience sensible et contemplative, à la croisée de l’art, de la matière et du mystère. L’exposition tisse un dialogue entre la densité vibrante du métal sculpté par Wahlen et les espaces lumineux qu’ouvre la peinture de Leblanc, révélant une rencontre où la matière se fait souffle et la lumière, mémoire.
Emmanuelle Leblanc déploie une pratique dans laquelle la peinture et la feuille d’or ne sont plus de simples moyens plastiques, mais les vecteurs d’une quête intérieure. Dans ses œuvres, les nuances chromatiques et la profondeur des formats deviennent autant de seuils vers l’invisible. Elle perce la surface comme on entrouvre un passage, révélant une résonance secrète entre le visible et le lisible. Ses compositions ne figurent pas un paysage, elles en sont l’écho intime : un ciel intérieur, une lumière qui se déploie au-delà de la matière, comme si chaque tableau était un fragment d’infini offert au regard.
Hervé Wahlen approche le métal comme une matière en métamorphose, une substance primitive qu’il élève par des gestes hérités de la tradition. Le cuivre, sous le martelage, la gravure, la patine ou l’or qui l’enveloppe, cesse d’être simple matériau pour devenir réceptacle de forces plus profondes. Dans ses œuvres, la surface n’est jamais inerte : elle vibre, respire, se densifie, jusqu’à faire du métal une présence habitée, presque organique. Sculptures ou reliques, ses formes semblent rappeler que la matière, travaillée avec rigueur et ferveur, possède en elle une âme secrète.
Le dialogue entre ces deux univers trace un parcours où se rencontrent force et délicatesse, ombre et transparence, permanence et mouvement. Ici, l’alchimie ne réside pas seulement dans la transformation des matériaux, mais dans la rencontre des sensibilités, dans cette résonance intime qui naît entre deux écritures artistiques distinctes et pourtant complices.
Née en 1977 à Pithiviers, Emmanuelle Leblanc est diplômée de l’Université des Arts plastiques de Toulouse. Son travail est présenté en France et à l’international — en Belgique, Inde, Italie, Allemagne et Hollande — au sein de galeries, foires et institutions telles que l’Institut Courtauld à Londres, l’Artothèque de Pessac ou encore le Musée San Prisco en Italie. Elle dirige parfois des projets curatoriaux internationaux, comme Pleonasm ou Bleu Satellite, et son travail est référencé par Documents d’Artistes Nouvelle-Aquitaine depuis 2021. En 2024, elle a inauguré le Centre d’art Le PARCC à Labenne avec une exposition monographique. Son travail a été honoré par plusieurs prix, parmi lesquels ceux de l’ADAGP, de la DRAC Nouvelle-Aquitaine et de l’Institut Français.
Né en 1957 à Oran, Hervé Wahlen s’initie à la dinanderie en 1981, marqué par l’influence assumée d’artistes majeurs tels que Constantin Brancusi et, plus contemporains, Anish Kapoor. En 1988, il collabore avec l’artiste péruvien Fabian Sanchez pour réaliser une œuvre monumentale à l’occasion des Jeux Olympiques de Séoul. Plus récemment, en 2021, sa lampe Torsion Or intègre les collections du Mobilier National. Les créations d’Hervé Wahlen figurent dans de nombreuses collections privées et publiques à travers le monde, parmi lesquelles celles de Bill Gates, Paloma Picasso ou Peter Marino, ainsi que dans des institutions françaises telles que le Fonds national d’art contemporain et la DRAC Île-de-France.
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