ALIN BOZBICIU
Les ramures de l'âme
Pour le peintre dévoré du désir de représenter le monde et ses danses infinies, c'est un véritable acte de sagesse que d'accepter qu'il ne puisse jamais qu'en montrer des fragments.
Dans la solitude de son atelier, les rêves d'Alin Bozbiciu embrassent tout l'univers et pourtant il doit explorer, figer, trancher les images. Voilà pourquoi ses œuvres, y compris les plus vastes, sont idéalement réalisées en l'espace d'une journée, tout en semblant faire partie d'un continuum traversant furieusement l'espace et le temps. Interrompus, les corps font fi des frontières imposées par le châssis, et leurs angles sont minutieusement ajustés. «Si je n'étais pas peintre, je serais peut-être chorégraphe », dit humblement Bozbiciu. Mais chorégraphe, il l'est déjà, comme il est photographe, musicien, et metteur en scène : le maelström de formes et de couleurs qui s'offre à nos yeux en est le meilleur témoignage.
MARI KATAYAMA
Possession
Bystander
La galerie est heureuse de présenter pour la première fois les œuvres de l’artiste Mari Katayama, nouvellement représentée, dans notre Project Room.
Née au Japon en 1987, Mari Katayama utilise la photographie ainsi que des objets de tissus cousus à la main, et élabore ainsi des environnements qui questionnent les notions d’identité, les standards de beauté et les normes sociales.
Aux côtés du célèbre autoportrait « Shell », la série « The Bystander » a été réalisée pendant le séjour de l’artiste sur l’île de Naoshima et présente une œuvre de tissu ayant comme motif imprimé les mains de fabricants de marionnettes traditionnels (kurokos) qui habitent l’île. Comme ces marionnettistes qui utilisent leurs mains pour animer la colonne vertébrale et le corps des poupées, Mari Katayama établit ici un parallèle poétique dans la relation à son corps et à ses prothèses.