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L’exposition MEN, rassemble des photographes proposant un regard nouveau sur la masculinité. Leurs œuvres, des années 1980 à aujourd’hui, interrogent les construc-tions identitaires liées à la culture, au pouvoir, à la performance et à l’altérité.
Connu pour son approche autobiographique, Robert Mapplethorpe et ses photo-graphies du danseur Ajitto nu, subliment le corps masculin par une mise en scène proche de la sculpture, où l’érotisme s’allie au classicisme.
Andres Serrano bouscule l’iconographie virile avec Hercules Punishing Diomedes (1990), un combat mythologique dans un mélange de sang et d’urine, interrogeant la sacralité des représentations et leur morale, de la même manière que son Black Supper (1990), œuvre monumentale réinventant La Cène de Léonard de Vinci.
D’autres, comme l’autodidacte Tomasz Machciński, dans une quête identitaire, se travestissent en une multitude de personnages fictifs. Louis Jammes capte l’aura de ses modèles, ceux de la Figuration Libre mais aussi Warhol et Basquiat, par des portraits photographiques hybrides.
Plus récemment, David Meskhi saisit, par ses clichés d’athlètes colorés, baignés de lumière, les lignes de force du corps masculin. Avec la série Desmemoria (2016‑2017) Pierre‑Elie de Pibrac ancre ses portraits dans l’héritage des communautés sucrières cubaines, marquées par le travail, la mémoire et le métissage.
Enfin, dans la série Dialect (2020-2022), Felipe Romero Beltrán confère une di-mension politique au corps masculin en redonnant leur dignité aux migrants mineurs isolés en Espagne. Ses photographies les montrent dans des chorégraphies qui traduisent l’oppression bureaucratique qu’ils subissent, figés dans l’attente que l’on décide pour eux de leur statut légal.
Par ces regards croisés, MEN montre comment les artistes hommes interrogent leur propre image, révèlent leurs vulnérabilités, déconstruisent les stéréotypes à travers des visions critiques et sensibles.

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