LE CHEMIN DE LA DERNIÈRE CHANCE
En 2022, la grande majorité des personnes qui ont traversé la région du Darién qui sépare physiquement les deux Amériques étaient des Vénézuéliens, souvent exténués par des années de chaos économique. Mais parmi les migrants qui traversent la jungle, ils sont nombreux aussi à venir de Cuba, d’Haïti, d’Équateur et du Pérou. Il y a également de plus en plus d’Afghans qui fuient les talibans. Les migrants voyagent en short et sandales, leurs affaires dans des sacs plastique, des bébés dans les bras et des enfants leur tenant la main. Il est difficile de savoir combien arrivent sains et saufs et combien n’arrivent jamais.
Le Visa d’Or humanitaire du CICR a été attribué le 21 juin à l’unanimité à Federico Ríos Escobar, photographe colombien pigiste pour de nombreux médias internationaux. Réalisé entre septembre 2022 et mars 2023, son travail illustre avec force les conditions de vie des migrants tentant la traversée de la région du Darién, qui relie l’Amérique du Sud à l’Amérique du Nord.
L’enfer du Darien
La jungle très dense du passage du Darien, à cheval sur la frontière de la Colombie et du Panama, devient chaque jour un peu plus un lieu de transit pour des dizaines de milliers de personnes. Selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), le nombre de migrants qui traversent le Panama après avoir emprunté la périlleuse et dangereuse jungle du Darien a atteint un record en 2022, doublant presque les chiffres de l’année précédente. Selon le gouvernement panaméen, près de 250.000 migrants et réfugiés ont traversé le pays en 2022, contre quelque 133.000 en 2021.
Le photoreportage « La région du Darién : le chemin de la dernière chance » de Federico Rios Escobar a été réalisé avec la journaliste Julie Turkewitz, cheffe du bureau des Andes pour le New York Times.