Piazzolla qualifiait Maria de Buenos Aires de « tango operita » - opéra-tango. Le livret est d’Horacio Ferrer, journaliste et poète uruguayen. On y découvre la jeune Maria, « oubliée entre toutes les femmes », quittant sa province pour la capitale. Éblouie par le faste de la ville et enivrée par sa poésie impétueuse, la danse et les hommes, elle se laisse piéger par ces nombreux dangers et finit par vendre son corps. Après sa mort, son ombre est condamnée à errer dans les Enfers jusqu’à ce que la parole poétique du narrateur la délivre.
Astor Piazzolla est considéré comme le plus grand compositeur de tango du XXe siècle. Né en 1921 à Mar del Plata, il puise très tôt son inspiration dans le jazz, la musique de Bach et le tango argentin. Le bandonéoniste suit ensuite les enseignements d’Alberto Ginastera, l’un des plus éminents compositeurs argentins de l’époque. En 1955, il entreprend de moderniser le tango traditionnel et crée le « tango nuevo » avec son orchestre l’Octeto Buenos Aires.
Élu Opéra de l’année par le magazine Opernwelt, l’Opéra national du Rhin a présenté Maria de Buenos Aires à l’occasion du festival Arsmondo qui mettait en 2019 la culture argentine à l’honneur. Le tanguero argentin Matias Tripodi signe la chorégraphie et la mise en scène de cette production strasbourgeoise. Il s’agit à ce stade du point d’orgue de sa collaboration avec l’Opéra, débutée en 2017. L’orchestre parisien La Grossa est placé sous la direction du chef d’orchestre argentin Nicolas Agullo.