D’abord il y a de grandes fleurs peintes sur le papier. Des fleurs rouges, roses et bleues aux
corolles généreuses et ouvertes. Des animaux aussi. Carpe, grues, paon. Des végétaux divers.
Ces motifs nous sont familiers. Ce sont ceux qu’on trouve sur les châles de Manille, ces étoles de tissu brodé étroitement associées à l’Espagne mais dont l’origine est plus complexe.
Historiquement fabriqués en Chine, ils ont transité entre le XVIe et le XIXe siècle sur les galions de l’Empire espagnol via les Philippines et le Mexique pour finalement arriver en Espagne et devenir un accessoire folklorique traditionnel et un symbole typique.
Dans un double mouvement de déconstruction et de mise en lumière, Pilar Albarracín a choisi
d’en faire les motifs d’une série d’œuvres récentes, Almas robadas « Ames volées » en français,
Les isolant et les reproduisant en grand sur le papier. Puis, dans son studio transformé en atelier de broderie - un médium familier de l’artiste née en 1968 à Séville - une métamorphose s’opère.