Rencontres du 7e art

"Le Nom de la Rose"
un film de Jean-Jacques Annaud (1986)

Le Monde

"(…) un succès mondial, un pari héroïque, impossible et magnifiquement gagné. 13/12/1986"

Après la projection du film, pour ceux et celles qui le désireront, il sera possible de participer à un echange autour de l'oeuvre animé par Daniel Ramirez.

Présentation de la séance :
Le Moyen Age renferme bien de mystères, malgré qu’on a voulu en faire simplement un âge sombre, y coexistent des puissances et tendances de toutes sortes. Si le conflit entre l’Empire et la Papauté encadre cette histoire située dans une abbaye bénédictine au XIV siècle, il se joue aussi la vielle querelle entre la raison et la foi, ou plutôt entre une raison analytique, à partir de Roger Bacon et Guillaume d’Ockam, tous les deux franciscains, et une foi sclérosée dans une scholastique rigide et sous la férule terrible de l’Inquisition. Un savoir caché, provenant de l’antiquité, un complot, des crimes, et la confrontation entre les franciscains et l’autorité papale sur la pauvreté du Christ, la menace de l’Inquisition. Tout cela n’a rien de drôle. Et, justement, un conflit caché par les autres qui tourne autour du rire, et d’un livre perdu d’Aristote. On connait du grand philosophe la Poétique, qui traite de la tragédie ; une partie aurait été perdue, justement celle qui traite de la comédie. Or le rire était craint comme d’origine diabolique par cette aile, la plus récalcitrante de l’église. Umberto Eco, linguiste et historien de l’art, penseur érudit et romancier malin a tissé avec des matières très variées une fable labyrinthique, sur la difficile résurgence de la raison au milieu des conflits qui s’entassent comme les étages de cette bibliothèque contenant tous les mystères. Jean-Jacques Annaud en a fait une reconstruction d’époque admirable, qui oscille entre la construction d’un roman policier et une tragédie, comme si Eschyle et Arthur Conan-Doyle s’étaient donné rendez-vous dans ‘une abbaye du nord de l’Italie au bas Moyen Age. Tout conflue ici pour en faire un chef d’œuvre, heureusement restauré ; on a une grande chance de pouvoir revoir dans une salle de cinéma.      Une occasion parfaite pour un ciné-philo dense ; à nous d’en tirer les fils de cette construction admirable. (Daniel Ramirez)

Après le débat, nous pourrons nous retrouver autour d'un café pour échanger et faire plus ample connaissance.

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Le débat est compris dans le prix de la place de cinéma : 8,50 €

*un mot sur Daniel Ramirez :
A fait ses études de philosophie à Santiago du Chili, tout en menant parallèlement des études de musique. En 1984 il fini ses études de philosophie sur “ Nietzsche et l’art ”. A Paris, il fait un D.E.A. en philosophie de l’art à l’Université de Paris I (Panthéon-Sorbonne), puis un doctorat en philosophie morale et politique avec une thèse intitulée « IDENTITE CULTURELLE ET DIMENSION ETHIQUE, une réflexion à partir de la pensée de Charles Taylor ». Il fini aussi ses études de musique à l’Ecole Normale de Musique de Paris et développe une carrière de concertiste. Il est auteur d’un volume de poésie, édité au Chili et des nombreux articles de théorie de l’art, ainsi que des conférences sur l’esthétiques et critique de la culture, tant en France comme en Amérique Latine.

Depuis 20 ans, il participe dans la mouvance des “cafés philosophiques” en France, assurant l’animation au premier de ceux-ci en France, invité par Marc Sautet, le fondateur de cette activité. Il a animé des multiples débats avec la présence des philosophes et penseurs, comme Paul Virilio, Albert Jacquard, Christian Godin, Albert Kahn, Miguel Benasayag, Jean-Pierre Dupuis, Bertrand Vergely et Edgar Morin.

Il est le créateur du concept ciné-philo (travail philosophique à partir des films), animateur et programmateur de cette activité au cinéma L’Entrepôt à Paris, depuis 1997. Ses intérêts philosophiques couvrent l’histoire de la pensée, depuis la Bible et les sagesses anciennes jusqu’à la phénoménologie et la philosophie morale et politique contemporaine, avec le souci de rendre accessible ces problématiques au public non-spécialiste et d’élargir les “ usages ” de la philosophie hors de ses domaines habituels.