La quête poétique d’un aventurier des cailloux, entièrement dévoué à une tâche énigmatique. Dans un ballet solitaire, entre alpinisme de poche et collectionnite aiguë, Benoit Canteteau chasse les pierres qui roulent pour en faire une sculpture mobile. Un défi à la gravité.

Sur le plateau, rien que des cailloux. Ni chou ni hibou à l’horizon, en revanche, nous verrons souvent l’unique personnage de Nouage à genoux, très concentré à sa tâche : faire joujou avec ces pierres qu’il empile à l’infini. Elles ne sont pas toujours coopératives, aussi lui faut-il de la patience et de l’imagination. Et un peu de ficelle et des morceaux de bois. Au fur et à mesure que s’érige cet assemblage en équilibre précaire, ce sont aussi des paysages et des histoires que chacun peut imaginer. Avec beaucoup de sérieux dans la fantaisie, le performeur est tour à tour funambule au-dessus d’un canyon vertigineux, chasseur à l’arc dans une forêt tropicale ou Arthur libérant l’épée Excalibur. Assis tout autour de la scène, les enfants suivent au plus près cette aventure à la fois épique et modeste : la construction d’une machine merveilleusement inutile. Avec aux lèvres, cette question en suspens : est-ce que ça va tenir ?

Chacun s'occupe de sa réservation.