Interrogatoire de deux immigrants espagnols par des inspecteurs des frontières américaines Border Line avait  récolté deux prix lors de l'édition Reims Polar 2023, le prix du public et celui de jury Police, 

Un an après sa projection il sort enfin en salles,  dans un mois jour pour jour et c'est une vraie chance pour ceux qui pourront le découvrir en salles, car le film est une vrai petit bijou haletant et intelligent, intimiste et politique le tout dans un seul et même élan. 

Dans BORDERlINE,  film à la réalisation bicéphale d'Alejandro Rojas et Juan Sebastian Vasquez, Vénézuéliens de leur état, il est question d'un contrôle douanier dans un aéroport américain.

Le film n’a pas démarré depuis 5 minutes que notre couple d'amoureux a priori sans histoire arrive  au « contrôle supplémentaire », ils sont très rapidement amenés dans la petite pièce d’interrogatoire. Passés à la question en mode bad cop / bad cop dans les sous-sols d’un aéroport new-yorkais, nos deux tourtereaux ne seront pas déçus du voyage et pourraient en apprendre des vertes et des pas mures sur leurs couples.

Unité de temps, et de lieu pour un  long métrage ludique, rythmé, et qui sait parfaitement éviter la répétitivité propre à ces films basés sur un concept simple et qui séduit par la vraisemblance des procédures et des interrogatoires,

Très habilement, le scénario  exploite son dispositif minimal pour mettre la pression, jouer sur le temps qui passe : d’abord le stress de rater la correspondance, puis celui de savoir combien de temps ils peuvent être retenus dans ce qui ressemble furieusement à une zone de non-droits.

Notre duo de réalisateur scénariste manie un concept qui sait ne pas s'étirer inutilement (à peine 1h15),  et parvient à s’intéresser aux bureaux sans fenêtre des services douaniers d’un aéroport, en pénétrant dans les limbes opaques et hostiles du département de l’immigration américaine.

L'american dream dans toute son horreur et sa détestation. 

Cela donne une heure et quart d’une révoltante claustration  et le réalisateurs vont réussir à  déployer bien des astuces, maints stratagèmes sadiques pour nous faire souffrir autant que leurs personnages. 

Bref, le bureau douanier de baz art a tranché : on peut donner aux deux cinéastes leur visa pour continuer à faire des films aussi malins et brillants que celui ci